Tel est le cas d'une partie non négligeable de la dite communauté internationale, dont les organes onusiens de défense des droits de l'homme et nombre d'ONG prétendument indépendantes semblent s'être assigné pour mission exclusive d'accabler, sans relâche et à tout prix, le prétendu " M23 soutenu par le Rwanda ".
Cette rhétorique, savamment mise en scène, n'a d'autre fonction que d'alimenter un récit préfabriqué, où la complexité des conflits se voit réduite à un schéma manichéen, dicté par des agendas étrangers aux véritables exigences de la justice et des droits humains.
Cette fixation relève d'une double pathologie intellectuelle et morale : d'une part, une cécité volontaire, qui nie ou minimise le véritable cancer qui ronge l'Est de la République démocratique du Congo, à savoir les Wazalendo et les FDLR, ces milices armées par Kinshasa, mues par une idéologie génocidaire persistante et bénéficiant de soutiens extérieurs dûment documentés ; d'autre part, une constance dans la partisanerie, qui sacrifie la recherche de la vérité à la sauvegarde d'intérêts politiques occultes.
En préférant détourner le regard de cette réalité, ces acteurs internationaux s'érigent en complices passifs, voire actifs, d'une tragédie qu'ils feignent de combattre.
Plus choquant encore, cette spirale de déraison ne se limite plus aux communautés directement impliquées dans le conflit congolais. Voilà que même les Maasaï, peuple pastoral du Kenya et de Tanzanie, se trouvent désormais victimes de cette folie, cautionnée par les autorités de Kinshasa.
L'ombre du crime de faciès, qui désigne et stigmatise l'innocent en fonction de ses traits ou de son origine, s'étend ainsi bien au-delà des frontières congolaises, emportant dans son sillage des innocents, sous le silence coupable de ceux-là mêmes qui s'érigent en donneurs de leçons.
Il y a, dans ce mutisme assourdissant, une hypocrisie qui confine à l'abjection : tandis que les proclamations enflammées de défense universelle des droits humains se multiplient dans les forums internationaux, les victimes réelles, celles qui succombent sous les balles ou sous les idéologies meurtrières, sont reléguées dans l'ombre, abandonnées au mépris des puissants.
A ce stade, ce n'est plus simplement de l'indifférence, mais une complicité par omission, qui fait vaciller la crédibilité de l'ordre international tout entier.
Tite Gatabazi
Source : https://fr.igihe.com/L-aveuglement-selectif-ou-quand-la-partialite-devient-complicite.html
