
S'exprimant lors du 'Aviation Africa Summit and Exhibition' à Kigali, ce jeudi 4 septembre 2025, Makolo a insisté sur le fait que, malgré les progrès réalisés dans le cadre du Marché unique du transport aérien africain (SAATM), l'accès au marché reste inégal à travers le continent.
" Même avec des pays signataires du SAATM, nous rencontrons encore des difficultés pour accéder à certains points, ce qui est frustrant ", a-t-elle déclaré.
Makolo a également évoqué l'expansion en cours de la flotte de la compagnie, mentionnant l'ajout de deux avions Boeing 737-800 et la perspective de réception d'un Airbus A330 d'ici la fin de l'année.
" La disponibilité des avions, des pièces de rechange et des moteurs devient de plus en plus difficile, surtout pour les petites compagnies confrontées à la concurrence des grandes compagnies ", a-t-elle ajouté.
La directrice générale de RwandAir a également évoqué la préparation de la compagnie pour le futur Aéroport international de Bugesera, dont l'achèvement est prévu en 2028 pour un coût estimé à environ 2 milliards de dollars.
" En tant que compagnie aérienne, nous cherchons à croître. Nous avons le nouvel aéroport qui sera opérationnel dans les deux ans et demi à venir. Et pour croître, nous devons nous assurer d'être prêts pour cette expansion ", a-t-elle précisé.
La première phase du nouvel Aéroport international de Bugesera devrait pouvoir accueillir 7 millions de passagers par an. Une deuxième phase ultérieure permettra d'étendre la capacité de l'aéroport à 14 millions de passagers annuels.
Makolo a souligné l'importance des partenariats pour élargir le rayonnement de la compagnie. RwandAir a étendu ses accords de partage de code avec Qatar Airways et Ethiopian Airlines, lui donnant accès à plus de 100 destinations supplémentaires.
" Pour les compagnies africaines, il est important de nouer des partenariats tant à l'international qu'au sein du continent afin d'atteindre l'ampleur nécessaire ", a-t-elle ajouté.
Ceci-dit, le protectionnisme constitue toujours un frein important à la connectivité à l'échelle du continent, Makolo ayant pointé du doigt les frais excessifs et les pratiques restrictives observés dans certains pays.
" Nous devons atteindre un niveau où nous comprenons l'importance de l'aviation. Elle n'est pas réservée aux riches ; elle devrait être accessible à tous les citoyens de notre continent. Étant donné l'immensité de l'Afrique, nous avons besoin de l'aviation pour rester connectés les uns aux autres. ", a indiqué la Directrice générale.

Charles Habonimana, directeur général de 'Rwanda Airports Company', a insisté sur la nécessité de réformes structurelles au sein de l'aviation africaine pour améliorer son efficacité et sa compétitivité.
Il a préconisé la modernisation des infrastructures aéroportuaires, la privatisation des opérations et la libéralisation de l'espace aérien.
Il a également souligné la nécessité de libéraliser l'espace aérien via le Marché unique du transport aérien africain (SAATM) : " Le SAATM est une vision pour l'Afrique afin d'ouvrir nos cieux, mais nous faisons face à des défis tels que le protectionnisme. " a-t-il précisé.
Selon lui, ces réformes sont essentielles pour réduire les tarifs aériens élevés et améliorer la connectivité à travers le continent.
Par ailleurs, Habonimana a mis en avant les difficultés de financement du développement aéronautique, en soulignant que les gouvernements ont du mal à prioriser les projets aéroportuaires face à des demandes concurrentes.
" Chaque gouvernement présente environ 20 dossiers aux partenaires au développement, comme la Banque mondiale ou la Banque africaine de développement â" santé, agriculture, et aujourd'hui, la priorité est souvent la protection de l'environnement. Vous pouvez donc imaginer qu'en présentant huit dossiers par gouvernement, et avec 54 gouvernements, le développement, l'entretien ou la modernisation des aéroports ne devient jamais une priorité pour ces partenaires. ", a-t-il expliqué.
Il a proposé la création d'un fonds africain dédié à l'aviation pour résoudre ce problème et garantir les ressources nécessaires à la modernisation des infrastructures.
Le développement des compétences constitue également un axe crucial pour le Rwanda. Habonimana a détaillé la mise en place d'un centre de formation en aviation civile à Kigali, soutenu par la Banque africaine de développement, afin de préparer les jeunes aux carrières dans l'aviation et de développer des compétences adaptées au contexte africain.
" C'est pourquoi nous avons créé un centre de formation en aviation civile ici à Kigali, au sein de l'autorité de l'aviation, pour former les jeunes à intégrer cette industrie, mais aussi pour accompagner sa transformation future. ", a-t-il déclaré.
Habimana a insisté sur la nécessité de former 15 000 pilotes et 20 000 ingénieurs d'ici 2040 pour soutenir la croissance prévue du trafic aérien en Afrique : " Avec ces 15 000 pilotes et 20 000 ingénieurs, il faudra également former tout le personnel de soutien dans cette industrie, ce qui signifie que nous devons investir davantage dans le capital humain sur le continent. " a-t-il insisté.

IGIHE
Source : https://fr.igihe.com/La-directrice-generale-de-RwandAir-evoque-les-ambitions-de-la-compagnie-l.html