Trois années de travaux forcés, la restitution de dix-neuf millions de dollars, l'interdiction définitive d'accéder à la fonction publique et la privation de toute réhabilitation juridique marquent non seulement l'effondrement d'une carrière politique bâtie sur le sable mouvant du populisme, mais aussi la victoire éclatante d'un État qui entend réaffirmer sa souveraineté morale face aux apprentis démagogues.
Ce verdict a valeur de symbole : il rappelle à tous ceux qui, séduits par les facilités de la rhétorique enflammée et des promesses démagogiques, croient pouvoir défier impunément les institutions, que la République n'est ni un champ d'expérimentation pour ambitions personnelles, ni une scène de théâtre pour histrions en quête de notoriété.
Mutamba, dans sa dérive, s'est acharné à confondre l'agitation avec le courage, l'invective avec la vision, et le vacarme avec la légitimité. Mais la justice, implacable, est venue rappeler que les artifices du discours ne sauraient constituer un passe-droit face à l'exigence de probité publique.
Ce qui s'achève aujourd'hui, au-delà de la trajectoire d'un homme, c'est l'illusion d'un populisme sans projet, dont la seule ressource était la surenchère verbale et la manipulation des frustrations collectives. Constant Mutamba n'aura été qu'un illusionniste politique, prompt à exploiter les fragilités d'une opinion en quête de repères, mais incapable d'offrir le moindre horizon de réformes véritables. Sa condamnation sonne comme une leçon adressée à toute une génération d'opportunistes : nul ne saurait se draper dans l'impunité et mépriser l'éthique républicaine sans être tôt ou tard rattrapé par ses vices les plus intimes.
L'histoire retiendra peut-être moins la virulence de ses invectives que la brutalité de sa chute. Car au terme de cette trajectoire brisée, ne demeure qu'une évidence : en République, les institutions survivent aux démagogues, et la justice finit toujours par dévoiler la vanité des illusions populistes.
Tite Gatabazi
Source : https://fr.igihe.com/Constant-Mutamba-condamne-ou-le-crepuscule-d-une-illusion-populiste.html
