Âgé de 87 ans, Zigiranyirazo était provisoirement hébergé dans une prison de l'ONU au Niger avec d'autres ressortissants rwandais, anciennement condamnés ou acquittés pour des crimes liés au génocide contre les Tutsi, après leur transfert depuis une prison de la Cour pénale internationale située à Arusha.
Zigiranyirazo avait été condamné à 20 ans de prison par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) en décembre 2008 pour son implication dans le génocide contre les Tutsi, avant d'être acquitté en novembre 2009 par la chambre d'appel.
Le président du CPCR, Alain Gauthier, a précisé ce 24 août que cet acquittement ne signifiait pas que Zigiranyirazo n'avait pas participé au génocide, mais résultait des erreurs des juges.
" Il est connu qu'après sa libération en 2009, aucun pays n'a accepté de lui accorder l'asile. Jusqu'à sa mort, il résidait dans une prison de l'ONU au Niger. Pourquoi l'État français a-t-il accepté qu'une cérémonie d'adieu soit organisée à l'église Saint-Paterne d'Orléans et qu'il soit enterré au grand cimetière d'Orléans, alors qu'il avait refusé de l'accueillir de son vivant ? " a-t-il interrogé.
Alain Gauthier a également rappelé que chaque fois que l'État français avait accordé à des génocidaires et à leurs proches, tels que Simon Bikindi, Jean-Bosco Barayagwiza ou l'épouse de Félicien Kabuga, le droit à une cérémonie funéraire dans le pays, Ces occasions étaient systématiquement instrumentalisées par leur entourage à des fins provocatrices.
Par ailleurs, le CPCR demande aux autorités d'Orléans de veiller attentivement au déroulement de la cérémonie, afin de prévenir tout trouble et préserver l'ordre public.
" Pour éviter toute atteinte à l'ordre public, le CPCR demande aux autorités d'Orléans de faire preuve d'une extrême vigilance, compte tenu de la manière dont cette cérémonie sera conduite, et en particulier pour empêcher que sa tombe ne devienne un lieu de glorification pour les génocidaires ", a insisté Alain Gauthier.
Zigiranyirazo, frère de l'ancienne première dame Agathe Kanziga et beau-frère de Juvénal Habyarimana, avait été préfet de Ruhengeri de 1974 à 1989. Il avait accédé aux cercles du pouvoir formant l'Akazu, principal cerveau de la planification du génocide contre les Tutsi en 1994.
Zigiranyirazo sera inhumé au grand cimetière d'Orléans le 28 août, après une messe à sa mémoire à l'église Saint-Paterne, en présence de sa famille et de ses proches.
IGIHE
Source : https://fr.igihe.com/Orleans-le-CPCR-exige-une-surveillance-renforcee-lors-des-funerailles-du.html
