
Les frappes israéliennes, parmi les plus importantes menées sur le sol iranien depuis la guerre Iran-Irak des années 1980, ont coûté la vie à au moins deux hauts responsables militaires iraniens et ravivé les tensions au Moyen-Orient.
Plusieurs sites à travers l'Iran ont été visés, dont la principale installation d'enrichissement d'uranium à Natanz. L'Agence internationale de l'énergie atomique ( l'AIEA ) a confirmé l'attaque et indiqué qu'elle surveillait les niveaux de radiation.
Les médias officiels iraniens ont confirmé la mort du général Hossein Salami, commandant du puissant Corps des Gardiens de la Révolution, et du général Mohammad Bagheri, chef d'état-major des forces armées. Plusieurs scientifiques liés au programme nucléaire auraient également été tués.
Le Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a promis une " punition sévère ", accusant Israël d'un " crime odieux " et affirmant que des zones résidentielles avaient également été touchées.
En guise de riposte, l'Iran a lancé plus de 100 drones en direction d'Israël, dont la majorité aurait été interceptée, selon l'armée israélienne.
Le général de brigade Effie Defrin, porte-parole des Forces de défense israéliennes, a qualifié les frappes israéliennes de " mesure préventive " impliquant 200 avions ayant visé une centaine de sites.
" Nous avons frappé le cur de leurs infrastructures nucléaires et balistiques ", a-t-il déclaré, précisant que les opérations se poursuivaient.
" C'est un danger clair et immédiat pour notre nation ", a-t-il affirmé lors d'une allocution télévisée. " Nous continuerons jusqu'à l'élimination définitive de cette menace. "
Netanyahou a indiqué que la frappe visait le régime iranien, et non le peuple, exprimant l'espoir que ce soit le début de la fin de ce qu'il a qualifié de " dictature brutale ".
L'attaque survient alors que, la veille, l'AIEA avait officiellement réprimandé Téhéran pour son refus de coopérer avec des inspecteurs nucléaires. En réponse, l'Iran avait annoncé l'ouverture d'un nouveau site d'enrichissement et le déploiement de centrifugeuses avancées.
L'administration Trump, qui avait déconseillé la frappe pendant les négociations nucléaires en cours, a nié toute implication.
" Nous ne sommes pas impliqués dans ces opérations ", a déclaré le secrétaire d'État Marco Rubio, insistant sur la protection du personnel américain.
Les États-Unis avaient déjà retiré discrètement certains diplomates de Bagdad en début de semaine et recommandé aux familles de militaires de quitter la région.
La fermeture de l'espace aérien au-dessus de l'Iran, d'Israël, d'Irak et de Jordanie a fait bondir le prix du Brent de près de 8 %. Par ailleurs, l'aéroport principal d'Israël a été temporairement fermé.
Les analystes craignent désormais une guerre régionale, surtout si les représailles promises par l'Iran font des victimes civiles en Israël.

Alain Bertrand Tunezerwe
Source : https://fr.igihe.com/Israel-frappe-des-infrastructures-nucleaires-et-balistiques-iraniennes.html