
Lors de la récente interview accordée à Mario Nawfall, le Président Kagame a été interrogé sur une rumeur concernant un général récemment transféré au Rwanda. Il a confirmé que ce dernier faisait effectivement partie des commanditaires de l'assassinat de la reine, déclarant : " Oui, c'est lui dont je vous parlais, celui qui a tué notre tante. " Bien que le nom de ce général n'ait pas été explicitement mentionné, il semble que le président faisait référence à Jean Baptiste Gakwerere, un ancien général des FDLR.
Jean Baptiste Gakwerere, ancien secrétaire général des FDLR, a été capturé lors des combats ayant conduit à la prise de Goma, avant d'être remis au Rwanda par le M23, aux côtés de 13 autres combattants. Dans une interview accordée à IGIHE, Gakwerere a confirmé avoir été membre des FDLR depuis leur création : " J'ai fait partie des FDLR depuis leur fondation. " , a-t-il affirmé.
Originaire de l'ancienne préfecture de Kigali Ngali, aujourd'hui située à Kanyinya, dans la commune de Shyorongi, Gakwerere était lieutenant à l'École des sous-officiers (ESO) de Butare en 1994. À cette époque, il servait sous les ordres du capitaine Ildephonse Nizeyimana, un acteur clé dans la planification et l'exécution des massacres pendant le génocide.
Gakwerere aurait dirigé un groupe de soldats surnommé " New Formula ", responsables de nombreuses atrocités contre les Tutsi dans la région de Butare, notamment au niveau des barrages et autres attaques ciblées. Il fait également partie des militaires envoyés par le capitaine Nizeyimana pour assassiner Rosalie Gicanda, reine du Rwanda.
Le 20 avril 1994, Rosalie Gicanda a été exécutée sur ordre de Nizeyimana, alors commandant de l'École des sous-officiers (ESO). Ce crime a été planifié et exécuté en collaboration avec plusieurs autres officiers, dont le lieutenant-colonel Tharcisse Muvunyi, le lieutenant Ildephonse Hategekimana, commandant du camp militaire de Ngoma, et le major Cyriaque Habyarabatuma, chef de la gendarmerie locale. Des miliciens Interahamwe ont également pris part à cette opération meurtrière.
Un groupe de militaires, composé notamment du lieutenant Bizimana, surnommé " Rwatsi ", du lieutenant Gakwerere, du caporal Aloys Mazimpaka, et du Dr Kageruka, s'est rendu au domicile de la reine Gicanda, situé à proximité des bureaux de la commune Ngoma. À leur arrivée, ils ont découvert plusieurs personnes qui s'étaient cachées sur les lieux, parmi lesquelles Jean Damascène Paris, Marie Gasibirege, Aurélie Mukaremera, Callixte Kayigamba et Alphonse Sayidiya.
L'une des victimes, Uzamukunda Grace, a été blessée par balle mais a miraculeusement survécu. C'est elle qui a, par la suite, fourni des témoignages détaillés sur l'assassinat de la reine et des autres victimes.
Rosalie Gicanda, qui vivait modestement à Butare avec sa mère et d'autres femmes qui l'aidaient dans ses tâches quotidiennes, a été enlevée par les soldats, accompagnée des autres femmes présentes. Elles ont été exécutées derrière le Musée ethnographique du Rwanda, après quoi la maison a été pillée.
Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a rendu des condamnations pour plusieurs responsables de ces atrocités. Le capitaine Ildephonse Nizeyimana, l'un des principaux instigateurs de l'assassinat de la reine Gicanda, a été reconnu coupable de génocide et condamné à 35 ans de prison.
Quant au lieutenant-colonel Tharcisse Muvunyi, également impliqué dans le meurtre de la reine, il a été condamné à 15 ans de prison pour son rôle dans le génocide.


IGIHE