Selon un rapport du New York Times, Tshisekedi, dont le gouvernement peine à maintenir son contrôle sur les territoires récemment conquis par le M23, mène des négociations pour exploiter les précieux minerais de la RDC.
L'objectif du président congolais est de tirer parti des ressources naturelles, parmi les plus abondantes au monde, afin de mobiliser le soutien des puissances occidentales, espérant qu'elles exerceront une pression accrue sur le Rwanda, qu'il accuse de soutenir les rebelles du M23. Le Rwanda, de son côté, rejette fermement ces accusations.
La RDC est riche en minerais, tels que le cobalt, le cuivre, les diamants et l'or, et possède des ressources inexploitées d'une valeur estimée à 24 trillions de dollars. Le cobalt, en particulier, revêt une importance majeures dans les chaînes d'approvisionnement, la RDC fournissant environ 60 % des réserves mondiales de ce métal essentiel.
L'offre de Tshisekedi cherche à inciter les États-Unis et les pays européens à s'engager davantage dans la région, dans l'espoir de renverser la balance en faveur de la RDC dans sa lutte contre le M23, notamment après la prise de Bukavu et de Goma, deux villes stratégiques de l'est du pays.
Ces négociations interviennent alors que la Chine a considérablement investi dans le secteur minier de la RDC, de nombreuses ressources du pays étant désormais contrôlées par des acteurs étrangers.
Cette situation a exacerbé les tensions, la population locale continuant de vivre dans une pauvreté accablante malgré la richesse générée par l'exploitation minière. En effet, les richesses minière du Congo sont souvent détournée par des entreprises étrangères, laissant une infime part des bénéfices au peuple congolais.
Les ressources minières de la RDC ont longtemps alimenté les tensions, notamment en ce qui concerne le rôle présumé du Rwanda dans le soutien aux rebelles du M23, une accusation fréquemment exprimée par Tshisekedi et fermement rejetée par Kigali.
De son côté, le porte-parole du M23, Lawrence Kanyuka, a catégoriquement démenti l'affirmation de Tshisekedi, selon lesquelles le groupe serait motivé par la convoitise des ressources minières de la RDC.
Dans des déclarations précédentes, Kanyuka a insisté sur le fait que la lutte du M23 ne visait pas le contrôle des terres riches en ressources, mais plutôt la survie de son peuple, accusant Kinshasa d'opprimer certains groupes ethniques, en particulier les communautés rwandophones de l'est de la RDC, et de leur refuser la reconnaissance en tant que citoyens congolais à part entière.
Parallèlement, les récentes initiatives de Tshisekedi surviennent quelques jours après que le gouvernement américain ait imposé des sanctions contre le général à la retraite James Kabarebe, ministre d'État pour l'intégration régionale, l'accusant d'avoir facilité les liens entre le Rwanda et le M23.
Le gouvernement a vigoureusement condamné ces sanctions, les qualifiant d'" injustifiées " et de contre-productives pour les efforts de paix régionaux.
" Ces sanctions sont injustifiées. La communauté internationale devrait soutenir, et non saper, les efforts régionaux en cours pour une solution politique. Si les sanctions pouvaient résoudre le conflit dans l'est de la RDC, la paix serait rétablie depuis des décennies ", a déclaré Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement.
Le Rwanda a constamment souligné que la crise dans l'est de la RDC découle de problèmes historiques et de gouvernance profonds, nécessitant des solutions politiques plutôt que de simples pressions extérieures.
IGIHE
