
Cette décision fait suite à une réunion des ministres des Affaires étrangères tenue ce lundi, au cours de laquelle aucun consensus n'a été trouvé sur l'imposition de sanctions immédiates contre le Rwanda, malgré les pressions constantes de pays comme la Belgique et la RDC. Ces derniers avaient plaidé en faveur de sanctions, accusant Kigali de soutenir les rebelles du M23 dans leur conflit avec les forces congolaises dans l'est du Congo, accusations que le gouvernement rwandais a toujours fermement rejetées.
À l'issue de la réunion, l'Union européenne a annoncé qu'elle ne suivrait pas l'exemple des Etats-Unis, qui ont récemment imposé des sanctions contre le général (à la retraite) James Kabarebe, ministre d'Etat du Rwanda aux Affaires étrangères chargé de la coopération régionale.
Lors d'une récente interview accordée au magazine français Jeune Afrique, le Président Paul Kagame a affirmé que l'instabilité dans l'est du Congo résultait des défaillances de gouvernance de la RDC et de la présence persistante de la milice génocidaire FDLR, dans cette région.
Face à la menace persistante que représentent les FDLR et leurs tentatives d'incursion au Rwanda, le gouvernement a régulièrement justifié ses mesures de défense le long de la frontière avec la RDC.
Lors de son interview, le Président Kagame a réaffirmé que la sécurité nationale du Rwanda resterait une priorité absolue, malgré la menace de sanctions internationales.
" Des pays comme la Belgique et l'Allemagne, anciens colonisateurs qui sont la cause de ces problèmes, me menacent de sanctions parce que je défends mon pays. Et ils pensent pouvoir nous intimider ? Soyons clairs : si je dois choisir entre faire face à une menace existentielle et gérer des sanctions, je prendrai les armes pour affronter la menace, quelles que soient les sanctions ", a déclaré fermement le Président.
Kigali a toujours affirmé que seule une solution politique, et non une escalade militaire, permettrait de mettre un terme durable au conflit dans l'est de la République démocratique du Congo.
Les pourparlers de paix régionaux en cours sont désormais placés sous la médiation de l'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, de l'ancien Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn et de l'ancien président kényan Uhuru Kenyatta, à la suite de la récente fusion des processus de Luanda et de Nairobi.
Plus tard cette semaine, une réunion ministérielle est prévue afin d'examiner un rapport des chefs militaires de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC). Cette rencontre devrait aboutir à la mise en place d'un cadre structurant des négociations politiques dans le cadre du processus de paix conjoint Nairobi-Luanda.

IGIHE
Source : https://fr.igihe.com/Les-ministres-des-Affaires-etrangeres-de-l-UE-divises-sur-l-imposition-de.html