Le ministre Nduhungirehe critique la passivité de la communauté internationale face aux causes profondes du conflit en RDC #rwanda #RwOT

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Dans une récente interview accordée à Al Jazeera, le ministre a souligné le contexte historique du conflit, rappelant que les frontières coloniales tracées au début du XXe siècle ont profondément marginalisé les Rwandophones congolais, en particulier la communauté tutsi vivant dans l'est de la RDC.

" Le Rwanda était une colonie allemande. En 1910, 1911 et 1912, une conférence à Bruxelles, réunissant la Belgique, l'Allemagne et le Royaume-Uni, a redéfini les frontières entre les trois pays. Une partie du Royaume du Rwanda a été intégrée au Congo, tandis qu'une autre a été attribuée à l'Ouganda, séparant ainsi les populations locales ", a expliqué Oliver Nduhungirehe.

Le ministre a déploré la perception injuste à l'égard des Rwandophones installés en RDC depuis 1910, qui sont considérés comme des étrangers, contrairement à leurs homologues en Ouganda, où eux, ont été pleinement intégrés à la société. " Dans les années 1970, le président du Zaïre de l'époque, Mobutu, leur a accordé la citoyenneté, mais l'a révoquée dix ans plus tard ", a-t-il précisé.

Selon Nduhungirehe, la marginalisation persistante des Rwandophones dans l'est de la RDC a conduit à la formation du M23, qu'il considère comme un mouvement congolais défendant une communauté marginalisée, rejettant categoriquement les accusations selon lesquelles le Rwanda soutiendrait ce groupe armé.

" Le M23 est un mouvement congolais qui défend et soutient sa communauté. ", a affirmé le ministre, soulignant que le conflit est souvent dépeint de manière partiale pour dissimuler les véritables causes.

Il a également critiqué l'inaction de la communauté internationale face à la menace représentée par les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), groupe armé composé de responsables du génocide contre les Tutsi en 1994, qui collabore avec l'armée congolaise.

" Il est inacceptable que le gouvernement congolais s'allie avec ce groupe génocidaire ", a dénoncé Nduhungirehe, s'indignant contre les rapports internationaux qui omettent de relater les atrocités commises contre les Tutsi congolais.

Nduhungirehe a également accusé la mission onusienne de maintien de la paix en RDC, la MONUSCO, d'aggraver la crise plutôt que de contribuer à sa résolution. " La MONUSCO dans l'est de la RDC n'a pas été partie prenante de la solution ; elle a été une partie du problème ", a-t-il affirmé.

Le ministre a révélé que plus de 280 mercenaires européens ont récemment fui la RDC après avoir été défaits par le M23 lors de la prise de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu. Certains mercenaires roumains auraient quitté le pays en passant par le Rwanda après la fermeture de l'aéroport de Goma.

Le ministre Nduhungirehe a rejeté l'idée selon laquelle le conflit en RDC serait principalement motivé par les richesses minières, qualifiant cette explication de " simpliste et inacceptable ", soulignant la nécessité de reconnaître la dimension ethnique et politique de la crise.

" Nous avons toujours soutenu une solution politique à la question du M23 ", a-t-il affirmé, critiquant l'absence d'engagement de la communauté internationale pour organiser des négociations directes entre le gouvernement congolais et le M23.

La situation reste toujours tendues dans la région après la prise de Goma par le M23. En réponse, les chefs d'État de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) se réuniront en Tanzanie cette semaine pour tenter de trouver une issue aux violences.

La SADC a déjà déployé des troupes dans la région, mais au moins 14 de ses soldats ont perdu la vie lors des combats contre le M23.

Oliver Nduhungirehe, a sévèrement reproché à la communauté internationale d'ignorer les causes profondes du conflit en cours dans l'est de la RDC.

Alain Bertrand Tunezerwe



Source : https://fr.igihe.com/Le-ministre-Nduhungirehe-critique-la-passivite-de-la-communaute-internationale.html

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