La lucidité luxembourgeoise contre l'idéologie belge #rwanda #RwOT

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Toutefois, cette entreprise, menée avec une ferveur presque désespérée, semble jusqu'ici vouée à l'échec, contraignant Kinshasa à mordre la poussière tandis que son allié belge se trouve éclaboussé par les retombées de cette offensive laborieuse.

Derrière l'apparente détermination de Bruxelles transparaît une logique idéologique inavouée, servie par l'entregent douteux de certaines figures controversées du lobbying. Parmi elles, l'eurodéputé français d'extrême droite Thierry Mariani, dont le nom demeure entaché par de graves accusations de corruption, de blanchiment d'argent et d'abus de confiance.

Le recours à de tels intermédiaires, au crédit entamé et à l'éthique vacillante, ne fait qu'obscurcir davantage les véritables motivations de cette manœuvre diplomatique, ajoutant une dimension sulfureuse à une initiative qui, loin d'aboutir, semble s'enliser dans un marécage d'intérêts partisans et de calculs opportunistes.

À la surprise générale, le Grand-Duché de Luxembourg a fait obstruction à l'adoption d'un train de sanctions destiné à frapper le Rwanda ainsi que la rébellion du M23. Ce lundi, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne étaient appelés à entériner un dispositif de mesures répressives à l'encontre des autorités rwandaises et du M23.

Un groupe de travail diplomatique avait, la semaine précédente, élaboré un projet de sanctions concertées, incluant notamment des mesures ciblées à l'encontre de dix officiers rwandais ainsi que des chefs militaires du M23.

Ce dispositif incluait également la suspension de l'accord de coopération liant l'Union européenne au Rwanda en matière de commerce des ressources minérales, un partenariat dont la légitimité est régulièrement mise en cause par une contestation empreinte de désinformation, de partialité doctrinale et d'arrière-pensées idéologiques.

Agité comme un épouvantail par certains cercles acquis à une rhétorique manichéenne, cet accord fait l'objet de critiques où se mêlent approximations et procès d'intention, souvent dictés par des considérations partisanes plutôt que par une analyse rigoureuse des faits. En s'opposant à cette remise en cause arbitraire, le Luxembourg a fait montre d'une lucidité rare, refusant de céder aux sirènes d'une instrumentalisation politique et s'érigeant en rempart contre une décision dictée davantage par l'émotion et l'idéologie que par une réelle évaluation des impératifs économiques et diplomatiques en présence.

Une volte-face inattendue

L'assemblée fut donc surprise lorsque le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Xavier Bettel, exprima son refus catégorique de valider ces sanctions. Même si les diplomates luxembourgeois impliqués dans les négociations du texte s'étaient jusqu'alors alignés sur la position commune. Bettel s'opposa notamment à la suspension du partenariat stratégique portant sur l'exportation des matières premières.

Toutefois, il est de notoriété publique que le Luxembourg entretient d'excellentes relations avec le Rwanda. Il y a deux ans, Xavier Bettel avait effectué une visite officielle à Kigali, au cours de laquelle il avait échangé avec le Président Kagame sur divers projets de coopération, notamment en matière de services financiers. Or, le Luxembourg joue un rôle de premier plan dans l'essor du Kigali Financial Centre, initiative phare du Président rwandais visant à faire du Rwanda une place financière de premier ordre, souvent comparée au modèle singapourien.

Un camouflet diplomatique pour la RDC et ses soutiens Belges

Pour pallier l'impasse provoquée par cette opposition isolée, les ministres européens des Affaires étrangères ont finalement opté pour une formulation plus vague, affirmant qu'" un consensus politique existe en faveur de l'imposition de sanctions, celles-ci étant toutefois conditionnées à l'évolution de la situation sur le terrain ".

Le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot, ardent défenseur d'un régime de sanctions implacable, s'était investi sans relâche aux côtés des autorités congolaises, multipliant les efforts diplomatiques pour rallier l'Union européenne à cette cause.

Or, à l'aune de ce revers cinglant infligé par l'opposition du Luxembourg, il se voit une fois de plus contraint d'avaler son amertume et de composer avec un échec retentissant. Confronté à la résistance inattendue de ses pairs, il n'a eu d'autre choix que d'exprimer publiquement sa déception, témoin impuissant de la désunion européenne face à un dossier brûlant où s'entrelacent enjeux géopolitiques, calculs stratégiques et intérêts divergents.

Il est indéniable que, malgré ses incessantes pérégrinations diplomatiques et les sommes colossales qu'elle mobilise pour s'attirer les bonnes grâces des puissances étrangères, la République démocratique du Congo souffre d'un cruel déficit de clairvoyance dans l'orientation de ses démarches, dépourvues de stratégie cohérente et de finesse tactique. Son action, souvent brouillonne et empreinte d'une improvisation maladroite, se heurte à une réputation de corruption profondément enracinée, qui la précède sur la scène internationale et sape irrémédiablement sa crédibilité.

L'opacité des réseaux d'influence auxquels elle s'adjoint, incarnés par des lobbyistes à la moralité douteuse, ne fait que renforcer cette image d'un État englué dans ses propres contradictions. Il faut désormais se rendre à l'évidence : le Rwanda évolue dans une tout autre sphère, celle des nations stratèges dont l'ascension méthodique force le respect. Cette réalité, implacable, s'impose d'abord à la Belgique, dont l'engagement fervent aux côtés de Kinshasa révèle, plus que jamais, les limites d'une vision ancrée dans un prisme idéologique dépassé.

La République démocratique du Congo, soutenue par la Belgique, s'engage dans une course diplomatique pour rallier la communauté internationale afin d'imposer des sanctions contre le Rwanda

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/La-lucidite-luxembourgeoise-contre-l-ideologie-belge.html

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