La détresse des élus provinciaux en RDC #rwanda #RwOT

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La première édition de la Conférence des présidents des Assemblées provinciales (COPAP), tenue du 10 au 12 février, a révélé au grand jour cette intolérable dérive d'un État qui se réclame pourtant du droit et de la justice.

Privés de leurs émoluments et jamais gratifiés des frais d'installation qui leur sont dus, ces élus du peuple, à qui incombe la lourde tâche d'animer la démocratie locale et de préserver la stabilité institutionnelle, se retrouvent désarmés face à un centralisme budgétaire prédateur, accaparant les ressources au profit d'une oligarchie sourde aux souffrances des provinces.

" La Conférence des présidents des Assemblées provinciales de la RDC, ardemment investie dans la sauvegarde de l'équilibre institutionnel, constate avec une consternation profonde la dégradation alarmante des conditions sociales de 780 députés provinciaux, qui cumulent aujourd'hui cinq mois de non-paiement de leurs émoluments, en plus de n'avoir jamais été bénéficiaires de leurs frais d'installation ", peut-on lire dans la déclaration finale de cette assemblée.

Alors que la nation traverse une période critique, marquée par des défis existentiels, l'aveuglement du pouvoir central fissure les assises mêmes de l'État. Peut-on encore prétendre à une gouvernance démocratique lorsque ceux qui en constituent l'épine dorsale sont eux-mêmes relégués dans une précarité indigne de leur mandat ? Comment exiger d'eux une loyauté indéfectible alors que leur propre subsistance est sciemment sacrifiée sur l'autel de la négligence étatique ?

Face à cette situation, la COPAP enjoint le gouvernement d'honorer sans délai les arriérés d'émoluments et de garantir les frais de fonctionnement des Assemblées provinciales avant l'ouverture de la session parlementaire de mars 2025. Une mesure de justice élémentaire, bien que tardive, qui seule permettrait aux élus provinciaux de recouvrer leur capacité d'action et d'exercer pleinement leur rôle au service de leurs électeurs.

Or, paradoxe insoutenable, ces mêmes députés, muselés par l'indigence, sont sommés de rallier les populations à la cause du chef de l'État, de l'armée et des Wazalendo. Mais avec quels moyens ? Avec quelle autorité morale ? Comment espérer mobiliser un peuple témoin de la mise en détresse de ses propres représentants ?

Ainsi se perpétue l'éternelle tragédie congolaise : un pouvoir omniprésent dans ses discours mais déserté dans ses responsabilités, une élite qui prône la stabilité tout en semant le chaos, et des institutions dépouillées de leur essence par une gabegie dont l'ampleur ne cesse de s'étendre, tel un cancer rongeant inexorablement l'édifice national.

Les élus provinciaux en détresse en RDC.

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/La-detresse-des-elus-provinciaux-en-RDC.html

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