Cette interdiction qui s'inscrit dans un contexte d'insécurité croissante, vise à contenir les dérives de certains agents de l'ordre qui, en état d'ébriété, engendrent des violences et des abus dans les lieux publics.
Cette mesure s'inscrit dans un tableau sombre où les relations entre la population et les forces de sécurité sont de plus en plus tendues. La société civile, elle, soutient cette décision, mais exprime ses craintes quant à sa mise en uvre. Ils appellent à une vigilance accrue, un suivi rigoureux, dans l'espoir de voir cette interdiction se concrétiser sur le terrain, loin des promesses vaines.
Car si l'autorité urbaine tente de redresser la barre, il reste que des mesures précédentes, comme l'interdiction de circulation des militaires hors service, se heurtent à une désobéissance flagrante.
Le climat sécuritaire de Goma, déjà fragile, se dégrade chaque jour davantage. L'ombre des fusillades et des règlements de comptes ne cesse de planer, notamment après l'incident tragique de juillet dernier, où un soldat des FARDC, sous l'emprise de l'alcool, ouvrit le feu dans le camp de déplacés de Lushagala, tuant une jeune fille et blessant une vieille dame.
Ce drame fut un prélude à une série de violences, nourries par l'impunité et l'absence de véritable contrôle. Un sentiment d'abandon et de frustration traverse la population, d'autant plus que la confiance envers les forces de sécurité s'effrite.
Et pourtant, malgré l'ombre de ces tragédies, les affrontements sur le terrain continuent.
Le 8 décembre, les combats reprennent entre les FARDC et les rebelles du M23, dans le village de Kaseghe, au cur du Nord-Kivu. Après une brève accalmie, où les villages de Luofu, Miriki et Matembe avaient connu un calme précaire, la violence reprend de plus belle, forçant les habitants à vivre dans un climat d'angoisse et d'incertitude.
L'AFC de Corneille Nangaa déclare qu'elle protège la population contre les atrocités des FARDC et ses alliés.
Goma, aujourd'hui, se trouve à la croisée des chemins : entre espoirs brisés et sursauts de résistance. Mais le regard porté sur les militaires et policiers en uniforme se fait de plus en plus suspicieux, et l'ombre de la violence, qui ne cesse de se faufiler dans les ruelles et les lieux publics, semble annoncer des lendemains incertains.
Tite Gatabazi
Source : https://fr.igihe.com/Les-FARDC-face-a-la-defiance.html