Mardi, 17 décembre 2024, au terme d'un procès de six semaines, durant lequel plus de 100 témoins, experts et parties civiles ont été entendus, la Cour d'assises de Paris, statuant en appel, a reconnu Philippe Hategekimana coupable de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre.
Ancien adjudant-chef dans l'armée rwandaise, il a été condamné à la suite de la confirmation de la sentence prononcée en première instance en 2023.
Cette condamnation met fin à des décennies d'impunité pour Hategekimana, qui vivait en France sous un faux nom et avait été naturalisé, échappant ainsi à la justice pendant plus de 30 ans.
Ce verdict intervient après d'autres décisions significatives rendues en 2024 par la justice française dans le cadre de la lutte contre la négation du génocide des Tutsi.
En octobre 2024, Sosthène Munyemana, un ancien médecin de l'armée rwandaise, a été condamné pour génocide. Puis, en novembre, l'écrivain franco-camerounais Charles Onana a été reconnu coupable de négationnisme concernant le génocide contre les Tutsi.
Ces procès marquent un tournant dans les efforts pour traduire en justice ceux qui ont perpétré ou nié ce crime contre l'humanité.
La CRF exprime sa satisfaction à travers un communiqué, face à cette avancée et au rythme inédit observé cette année dans la lutte contre l'impunité.
Toutefois, l'association souligne qu'il reste encore beaucoup à accomplir pour que justice soit rendue aux victimes du génocide.
Des milliers de survivants, notamment ceux de Nyanza, Nyamure, ISAR(Institut des Sciences Agronomiques du Rwanda), et d'autres localités, ont enduré des souffrances indescriptibles causées par des individus tels que Philippe Hategekimana.
Avec la confirmation de ces condamnations, la CRF appelle à la continuité des efforts pour mettre fin à l'impunité.
L'association se dit pleinement mobilisée et déterminée à soutenir les victimes, et à poursuivre ses actions en faveur de la justice et de la mémoire du génocide des Tutsi.
Ces procès, bien que tardifs, montrent l'importance de ne jamais laisser les crimes contre l'humanité sans réponse.
La justice, même lorsqu'elle intervient après plusieurs décennies, demeure un impératif moral pour la société.
Bazikarev