Dans un communiqué publié le 9 novembre 2024, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué que la guérison de tous les patients confirmés marque le début d'un compte à rebours obligatoire de 42 jours, période durant laquelle aucun nouveau cas de Marburg ne doit être signalé pour que le pays puisse déclarer officiellement la fin de l'épidémie. Ce délai, équivalent à deux périodes d'incubation du virus, est essentiel pour s'assurer qu'il n'y a plus de transmission active.
"L'épidémie ne pourra être déclarée terminée que si aucune nouvelle infection ne survient 42 jours après que le dernier cas confirmé ait été testé négatif", a indiqué l'OMS.
Depuis le 30 octobre 2024, le Rwanda n'a signalé aucun nouveau cas confirmé de Marburg. Cependant, le ministère de la Santé, sous la direction du Dr Sabin Nsanzimana, continue de surveiller les contacts du dernier patient ainsi que ceux des patients précédemment guéris. Ces personnes font l'objet d'une observation pendant 21 jours supplémentaires pour s'assurer qu'aucune transmission ne se produit.
En parallèle, le ministère a mis en place des actions de prévention renforcées à travers un réseau de près de 60 000 agents de santé communautaires répartis sur tout le territoire national. Ces agents sont chargés de mener des recherches actives pour détecter d'éventuels nouveaux cas et tester les personnes suspectées d'être infectées, afin d'éliminer toute possibilité de transmission non détectée.
Le représentant de l'OMS au Rwanda, Dr Brian Chirombo, a salué les efforts du gouvernement rwandais dans la lutte contre cette épidémie, notant que la réponse rapide du pays avait permis de limiter l'impact de l'épidémie. "Grâce aux efforts concertés de toutes les personnes impliquées, le Rwanda émerge avec succès d'une épidémie très difficile. Je félicite le gouvernement du Rwanda pour les progrès significatifs réalisés. L'OMS reste déterminée à soutenir ces efforts jusqu'à ce que l'épidémie soit officiellement déclarée terminée", a déclaré le Dr Chirombo.
Le Rwanda a annoncé son premier cas de Marburg le 27 septembre 2024. Depuis lors, 66 cas ont été enregistrés, dont 15 décès. Les cas ont principalement été détectés dans deux hôpitaux de Kigali et au sein de la famille de l'un des premiers patients. L'OMS et les autorités sanitaires rwandaises attribuent le succès de la réponse à l'absence de transmission rapide, ce qui a permis de contrôler efficacement l'épidémie.
Le ministère de la Santé a récemment confirmé que l'épidémie provenait d'une grotte minière située dans une région du pays, habitée par des chauves-souris frugivores. Le Dr Sabin Nsanzimana a expliqué que le virus avait franchi la barrière zoonotique, avec le premier cas contact, un homme de 27 ans, qui avait travaillé dans une grotte où des activités minières étaient en cours. "Nous avons retracé l'origine de cette épidémie à une source zoonotique et avons localisé la grotte où ces chauves-souris frugivores vivaient, en lien avec des activités humaines, notamment minières", a-t-il indiqué.
Le Rwanda est désormais dans la phase finale de surveillance et d'investigation pour s'assurer qu'il n'y a plus de propagation du virus. Le pays continue de tirer parti de son expérience et de sa capacité organisationnelle pour faire face à cette crise de santé publique et renforcer la préparation aux futures menaces sanitaires.
Le ministère de la Santé et les autorités sanitaires rwandaises, en collaboration avec l'OMS, poursuivent la mise en uvre d'une approche systématique de prévention, qui inclut la sensibilisation des populations, la surveillance active des contacts et la mise en place de mesures de contrôle rigoureuses en vue de prévenir toute résurgence du virus.
Le Rwanda se rapproche ainsi de la fin de cette épidémie de Marburg, avec des efforts soutenus et une coopération internationale continue afin de garantir la sécurité et la santé de sa population.
Alain Bertrand Tunezerwe