Eugène Rwamucyo : De plus en plus de témoignages accablants sur son implication dans le génocide contre les Tutsi de 1994 #rwanda #RwOT

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Depuis le début de son procès, le 1er octobre 2024, les accusations à l'encontre de Rwamucyo s'accumulent. Plusieurs témoins affirment l'avoir vu donner des instructions claires incitant à commettre des actes de massacres, notamment dans la région de Butare. Un témoin clé, qui dit avoir connu le médecin en 1993, a déclaré que le 21 avril 1994, il l'a vu aux côtés des Interahamwe, des miliciens hutu impliqués dans les massacres, lors d'un raid visant à capturer des jeunes filles tutsies.

Le témoin a relaté qu'à cette époque, alors qu'il tentait de suivre sa cousine enlevée par les Interahamwe, Dr. Rwamucyo l'aurait repoussé, affirmant qu'il ne serait pas pris car il était encore enfant. Ce témoin, qui avait alors 13 ans, a réussi à s'enfuir et à trouver refuge au stade de Butare. Selon son témoignage, Dr. Rwamucyo aurait donné l'ordre d'exécuter les Tutsi rassemblés à une barrière, avant de participer à une opération meurtrière au stade de Butare, deux jours avant la prise de la ville par les forces du Front Patriotique Rwandais (FPR).

Ces récits détaillés révèlent l'ampleur des violences orchestrées sous la direction présumée de Rwamucyo. Un autre témoin, âgé de 11 ans au moment des faits, a affirmé que le médecin avait supervisé la capture et l'exécution de près de 600 Tutsis, enfermés dans des salles de classe puis brûlés vifs avec du carburant. Ce témoin a également décrit le rôle du médecin dans des viols systématiques perpétrés contre des jeunes filles tutsies, avant que les Interahamwe ne se livrent au pillage de la ville.

Les témoignages entendus par la Cour dressent un portrait glaçant du rôle présumé de Rwamucyo. Selon les témoins, il aurait exercé une autorité incontestée sur les Interahamwe, n'hésitant pas à les menacer s'ils ne s'acquittaient pas de leur " travail ". Plusieurs récits font également état de fosses communes, creusées pour enterrer les victimes des massacres. Un témoin a affirmé avoir vu des corps jetés dans une fosse, y compris des personnes encore vivantes, et mentionne avoir entendu des discussions impliquant directement le médecin.

Pour sa défense, Rwamucyo admet avoir donné des instructions pour enterrer les corps des victimes, mais soutient que ces actions visaient à prévenir des conséquences sanitaires et environnementales, et nie catégoriquement les accusations d'avoir ordonné l'exécution de personnes encore en vie.

Le procès revêt une importance capitale pour les survivants du génocide contre les Tutsi, mais aussi pour la lutte contre l'impunité. Marcel Kabanda, président d'IBUKA France, une association de rescapés du génocide, a déclaré que ce procès est une étape cruciale pour rappeler que les auteurs de ces crimes atroces ne peuvent échapper à la justice, où qu'ils se trouvent.

La Cour continuera d'entendre d'autres témoins dans les semaines à venir, tandis que les survivants attendent avec impatience le verdict qui pourrait, enfin, rendre justice aux millions de victimes des atrocités commises à Butare et partout au Rwanda pendant les terribles mois du génocide contre les Tutsi de 1994.

Plusieurs témoins affirment l'avoir vu donner des instructions claires incitant à commettre des actes de massacres, notamment dans la région de Butare.
Le procès du genocidaire Eugène Rwamucyo, accusé de crimes commis lors du génocide contre les Tutsi en 1994 dans la ville de Butare, se poursuit au Tribunal d'Assises de Paris.

Alain-Bertrand Tunezerwe



Source : https://fr.igihe.com/Eugene-Rwamucyo-De-plus-en-plus-de-temoignages-accablants-sur-son-implication.html

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