Tshisekedi ferme la porte du dialogue et relance les tensions sécuritaires #rwanda #RwOT

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En plus de ce rejet, Kinshasa a annoncé qu'elle refusait également de dialoguer avec l'AFC/M23, un autre mouvement rebelle actif dans la région. Le président congolais, Félix Tshisekedi, a exprimé son opposition à toute nouvelle réunion d'experts sur le sujet, fermant ainsi la porte à toute solution régionale concertée.

Cette position marque un tournant décisif dans la gestion des crises sécuritaires en RDC. En refusant de s'engager dans un dialogue avec l'AFC/M23 et en rejetant le plan de neutralisation des FDLR, la RDC se désolidarise des processus de paix issus de Nairobi et de la feuille de route de Luanda, deux initiatives régionales qui visaient à promouvoir la stabilité dans la région des Grands Lacs.

La réunion du 30 août 2024, semblait pourtant représenter un espoir de coopération.

Le président Tshisekedi, fidèle à sa ligne politique, tourne le dos à toute solution négociée pour résoudre les crises récurrentes qui secouent son pays. Ce refus met fin à toute perspective d'avancée dans les discussions régionales et pourrait avoir de lourdes conséquences sur la stabilité de la région.

Depuis 1994, ex-FAR et interahamwe puis les FDLR, groupe armé composé en grande partie d'anciens génocidaires rwandais, ont trouvé refuge dans l'Est de la RDC, où ils ont continué à représenter une menace pour le Rwanda. Leur présence a alimenté des tensions constantes entre Kinshasa et Kigali, le Rwanda accusant régulièrement la RDC de ne pas en faire assez pour neutraliser ce groupe.

La décision de la RDC de rejeter un plan visant spécifiquement à désarmer les FDLR est perçue par Kigali comme une atteinte directe à sa sécurité nationale.

Le rejet de toute nouvelle réunion d'experts sur ce sujet est perçu comme une manière pour Tshisekedi de consolider sa position sur la scène politique interne. En effet, cette posture lui permet de se présenter comme un défenseur de la souveraineté congolaise face aux ingérences étrangères, notamment celles du Rwanda.

Le refus catégorique de Tshisekedi de participer à des discussions régionales remet en question la viabilité des initiatives diplomatiques dans la région des grands lacs. La feuille de route de Luanda et le processus de Nairobi avaient pour objectif de trouver une solution concertée aux crises sécuritaires dans l'Est de la RDC, avec le soutien de l'Angola comme médiateur.

Désormais, ces processus semblent dans l'impasse, et l'avenir de la coopération régionale est plus incertain que jamais. Le Rwanda, principal défenseur du plan de neutralisation des FDLR, pourrait revoir ses propres mesures de défense, aggravant ainsi les tensions avec la RDC. L'Angola, qui avait œuvré en tant que médiateur dans ces négociations, pourrait également se retrouver isolé, face à l'intransigeance de Kinshasa.

La stratégie adoptée par Tshisekedi semble être motivée en grande partie par des considérations politiques internes.

En rejetant toute forme de dialogue avec le M23 et les FDLR, il cherche à galvaniser un sentiment nationaliste au sein de la population congolaise.

Cependant, cette approche présente des risques. L'absence de dialogue pourrait exacerber les tensions dans l'Est de la RDC, où de nombreux groupes armés opèrent encore. De plus, en rejetant l'implication des experts militaires et des renseignements des trois pays, Tshisekedi fragilise la position diplomatique de la RDC sur la scène internationale, notamment vis-à-vis de ses partenaires régionaux.

La décision de la RDC de rejeter le plan harmonisé de neutralisation des FDLR et de refuser tout dialogue avec l'AFC/M23 marque une rupture nette avec les processus de paix régionaux. Le président Tshisekedi a choisi une voie de confrontation, qui pourrait avoir des répercussions importantes non seulement pour la RDC, mais aussi pour ses voisins.

Alors que les tensions dans la région continuent de croître, il reste à voir si cette stratégie aboutira à une stabilisation interne de la RDC ou si, au contraire, elle contribuera à l'aggravation des conflits. Une chose est certaine : sans coopération régionale, la paix dans cette partie de l'Afrique centrale semble encore lointaine.

Les ministres des affaires étrangères du Rwanda, Olivier Patrick Nduhungirehe (à gauche), de la RD Congo, Thérèse Kayikwamba Wagner (au milieu) et de l'Angola, Téte António dont le pays joue le rôle de médiateur

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/Tshisekedi-ferme-la-porte-du-dialogue-et-relance-les-tensions-securitaires.html

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