Certains habitants concernés ont exprimé leurs difficultés à trouver de nouveaux emplacements adaptés à leurs activités. Ils estiment que la décision de la municipalité n'offre pas de solution concrète à long terme, notamment en termes de relocalisation. Ils suggèrent que la ville de Kigali devrait les orienter vers des sites appropriés où ils pourraient continuer leurs activités en toute légalité.
Cependant, les autorités de la ville de Kigali expliquent que cette directive s'inscrit dans le cadre des efforts de protection de la santé publique. Selon elles, la cohabitation entre les animaux et les habitants dans des zones urbaines densément peuplées peut entraîner des problèmes de salubrité, de bruit et de propagation de maladies.
Dans une interview accordée à IGIHE, la porte-parole de la ville de Kigali, Emma Claudine Ntirenganya, a précisé les raisons qui justifient l'émission des lettres d'avertissement envoyées à certains éleveurs.
" La majorité de ces éleveurs opèrent dans des zones résidentielles, où des étables et des enclos pour des vaches, des poules ou des porcs se trouvent au milieu des habitations. Cela pose un risque sanitaire, car certaines maladies peuvent être transmises des animaux aux humains ", a-t-elle déclaré.
Elle a également indiqué que la décision de déplacer ces activités ne concerne pas tous les éleveurs, mais uniquement ceux dont les installations sont jugées problématiques en termes d'emplacement. " Aucun délai général n'a été fixé, mais certains éleveurs ont reçu des lettres leur demandant de déplacer leurs activités car elles sont menées dans des endroits inadéquats ", a-t-elle ajouté.
Les autorités municipales soulignent qu'il est essentiel que les éleveurs respectent les normes spécifiques à l'environnement urbain, ce qui inclut l'obtention de permis d'élevage et l'adaptation de leurs pratiques aux exigences de la ville. Ces permis sont délivrés après une inspection minutieuse du site choisi pour l'élevage, et les citoyens sont encouragés à consulter les autorités locales pour s'assurer de la conformité de leurs activités avec le plan d'aménagement urbain.
Par ailleurs, Ntirenganya a insisté sur l'importance de ne pas permettre la cohabitation entre les humains et les animaux dans une ville en plein développement comme Kigali. " L'élevage en ville ne doit pas être géré comme en milieu rural. Les éleveurs doivent adapter leurs pratiques à l'environnement urbain. Vivre avec des animaux dans une zone résidentielle n'est ni approprié ni autorisé ", a-t-elle souligné.
Un autre défi évoqué par les autorités est la croissance rapide de Kigali, qui rend certaines zones anciennement rurales désormais entourées de résidences urbaines. " La ville se développe, et si des installations d'élevage se retrouvent dans des zones urbanisées, les éleveurs sont priés d'anticiper cette évolution et de relocaliser leurs activités avant que les problèmes ne deviennent ingérables ", a ajouté Ntirenganya.
Face à cette situation, certains éleveurs touchés par cette décision continuent de plaider pour une approche plus collaborative, qui inclurait des directives claires de la municipalité sur les zones où ils pourraient installer leurs élevages, afin de leur permettre de poursuivre leurs activités tout en respectant les réglementations en vigueur.
Il est rappelé que l'élevage dans la ville de Kigali nécessite l'obtention d'un permis conforme aux règlements municipaux. Ce permis est délivré après une évaluation de l'emplacement et des installations proposées pour s'assurer qu'elles répondent aux normes environnementales et sanitaires en vigueur.
En somme, la ville de Kigali appelle les éleveurs à respecter ces réglementations et à travailler en étroite collaboration avec les autorités locales pour s'assurer que leurs activités d'élevage ne nuisent pas à la santé publique et à l'environnement urbain.
Alain-Bertrand Tunezerwe