Le coeur de l'Afrique palpite au rythme d'un conflit qui semble interminable. La République Démocratique du Congo, terre de richesses inestimables, est depuis trop longtemps le théâtre d'affrontements armés où les civils payent le prix fort.
Au-delà des chiffres alarmants qui ne cessent de s'accumuler, un acteur se démarque, accablé par des allégations qui font trembler les fondations déjà fragiles de la paix dans la région : les FDLR.
C'est dans une intervention qui a coupé le souffle à l'opinion publique que le Général Ekenge, porte-voix des FARDC, a mis en lumière une réalité accablante.
Lors de l'émission " 30 ans, ça suffit ", diffusée le 15 avril 2024, ce dernier n'a pas mâché ses mots, attribuant un " pourcentage élevé " des décès à la violence des FDLR.
Une affirmation d'une gravité exceptionnelle, surtout quand on la situe dans un contexte où la manipulation et la désinformation sont des armes aussi tranchantes que les balles.
L'annonce du Général n'est pas sans conséquence. Elle survient dans un échiquier politique complexe où les FDLR, bien que figurant sur la liste des organisations terroristes avec une idéologie marquée par le génocide, ont été pointées comme alliées des FARDC à l'instigation du Président Tshisekedi.
Les révélations du Général Ekenge prennent le contre pied du discours du Président Tshisekedi lors de la 77e assemblée générale des nations unies qui déclarait qu'il n'y avait plus de problème FDLR dans son pays. Sauf que des raports crédibles attestant, preuves à l'appui, que les FDLR sont en alliance avec les FARDC.
Les atrocités dont les FDLR sont coupables ne sont pas une nouveauté du General Ekenge. On se souvient de l'attaque des FDLR qui a coûté la vie à l'ambassadeur d'Italie, Luca Attanasio en RDC début 2021.
Les milliers des réfugiés congolais installés au Rwanda ont témoigné de la sauvagerie des FDLR ainsi son idéologie génocidaire distillées dans le nord Kivu.
Et le baromètre sécuritaire du Kivu ne s'y trompe pas, les FDLR ainsi que les FARDC sont les premiers responsables des atrocités et de l'insécurité à l'Est de la RDC.
Ce qui atteste combien les FDLR sont une épine dans le pied sécuritaire et de stabilité dans la région.
L'accusation porte en elle le poids des millions de morts et le spectre d'une alliance contre nature qui soulève des questions brûlantes sur les dynamiques de pouvoir et les influences étrangères.
Les statistiques et les pourcentages, lorsqu'ils sont déployés avec parcimonie et précision, racontent une histoire qui dépasse les simples chiffres.
Ici, ils révèlent l'ampleur d'un drame humain où chaque nombre représente une vie fauchée, une famille déchirée, un avenir éteint.
Le Général Ekenge, par sa position au cur des opérations AMANI KWETU et SOKOLA dans le Nord Kivu, et par sa maîtrise des informations confidentielles, se pose en dépositaire d'une vérité à la fois cruelle et nécessaire.
Mais dans ce récit où la vérité est aussi fuyante que l'écho des balles dans les montagnes du Kivu, la prudence est de mise. " Le diable se trouve dans les détails ", dit-on.
Et c'est là, dans les méandres des témoignages, des preuves matérielles et des analyses approfondies, que le travail de discernement doit être mené.
C'est une quête exigeante de vérité qui appelle à dépasser le bruit des agendas politiques et des récits médiatiques pour saisir la réalité dans sa complexité.
L'annonce du Général Ekenge est donc plus qu'une révélation ; c'est un appel à l'examen de conscience, une incitation à regarder au-delà des apparences pour reconnaître les nuances et les subtilités d'un conflit aux racines profondes.
Il est assez paradoxale que le gouvernement congolais fasse alliance avec un groupe terroriste qui massacre sa population.
Mais les révélations du Général Ekenge devraient sonner l'alerte qui pousse le gouvernement congolais et rwandais à mutualiser les efforts pour éradiquer les FDLR.
Tite Gatabazi
Source : https://fr.igihe.com/Entre-ombres-et-lumiere-Les-revelations-du-General-Ekenge-sur-les-FDLR.html