Il précise qu'à l'aube, dès trois heures du matin, la coalition des forces alignées sur le régime de Kinshasa a lancé des offensives coordonnées contre les positions de l'ARC sur plusieurs axes stratégiques : Katogota-Luvungi, Kaziba-Haut Plateau, Kasika-Mwenga et Tchivanga-Bunyakiri. L'ARC, affirme-t-il, " se défend ".
Le journaliste d'investigation Steve Wembi, jamais en reste lorsqu'il s'agit d'établir la vérité factuelle dans cette guerre de récits, confirme pour sa part que des combats se déroulent ce mardi 2 décembre sur les routes menant vers Uvira, et réitère les mêmes localisations, ajoutant Tchivanga-Hombo à la liste des zones sous tension.
Ces déclarations, croisées et convergentes, ne relèvent pas du simple témoignage : elles dressent la cartographie d'un front mouvant où les hostilités persistent en dépit des engagements formels, révélant une incapacité chronique à traduire en actes les proclamations solennelles de cessez-le-feu.
Elles témoignent surtout d'une guerre que l'on s'obstine à poursuivre malgré l'évidence empirique d'une asymétrie militaire devenue structurelle et d'un déséquilibre stratégique que rien, dans les faits, ne semble pouvoir inverser.
Une interrogation existentielle pour un pouvoir en quête de cohérence
Car la question demeure, lancinante, presque métaphysique dans son obstination : depuis la mise en branle de la vaste coalition composite FARDC, FDLR, groupes wazalendo, mercenaires divers, contingents burundais, reliquats d'une SADC meurtrie par la débâcle historique de Goma, jamais, pas une seule fois, cette armada hétéroclite n'a reconquis la moindre localité face aux forces disciplinées, structurées et méthodiquement organisées du Général Makenga.
Ces combattants, porteurs d'une cause légitime, ont opposé une constance opérationnelle et une cohésion interne que leurs adversaires, malgré leur supériorité numérique proclamée, n'ont cessé d'envier sans jamais pouvoir la reproduire.
Dès lors, pourquoi s'acharner ? Pourquoi poursuivre une stratégie militaire qui, depuis trois longues années, ne produit ni victoire, ni stabilisation, ni perspective politique ?
La question, lourde de sens et chargée d'un enjeu presque existentiel, plane au-dessus du pouvoir de Kinshasa comme une ombre persistante. Elle exige du Président Félix Tshisekedi une réponse qu'il ne pourra indéfiniment éluder : obstination tactique, aveuglement politique, ou volonté délibérée de maintenir un état de guerre pour masquer les errements d'une gouvernance vacillante ?
Un jour, inéluctablement, il lui faudra rompre le silence et répondre.
Tite Gatabazi
Source : https://fr.igihe.com/Une-nouvelle-spirale-de-violations-du-cessez-le-feu-en-RDC.html