Le masque tombé du génocide errant #rwanda #RwOT

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Cet homme, originaire de Kibuye, à l'ouest du Rwanda, traîne derrière lui une longue litanie de crimes : massacres de civils, viols systématiques, enlèvements, et persécutions ciblées contre les Tutsi congolais. Sous ses ordres, les collines du Nord-Kivu ont résonné du cri des suppliciés, les villages ont été incendiés, les femmes humiliées, les enfants arrachés à la vie dans une barbarie méthodiquement orchestrée.

Présenté à la population par le colonel Nsabimana, officier de l'Armée Révolutionnaire Congolaise (AFC/M23), Tokyo Yoweri incarne la convergence la plus sinistre entre les restes du génocide contre les tutsi de 1994 et la crise congolaise contemporaine. Ce n'est plus seulement un criminel errant, mais le visage d'un projet idéologique, celui de la haine raciale et de la destruction programmée des Tutsi, perpétué sous d'autres formes, sur d'autres terres.

Son parcours témoigne d'une imbrication inavouée entre milices génocidaires et structures régulières des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). L'alliance funeste des FDLR, des milices Wazalendo et de certaines unités burundaises a donné naissance à un réseau de terreur transfrontalier.

Sous couvert de patriotisme, ce réseau a transformé l'Est du Congo en laboratoire du chaos, en sanctuaire de l'impunité et en tombeau de la vérité.

Les collines du Kivu, théâtre d'une complicité internationale

Les massacres de Burungu et de Kibarizo, en octobre 2023, symbolisent la face la plus crue de cette mécanique exterminatrice. Sous la houlette du général Ignace Dunia Sauli, alias Nyayura, les flammes ont ravagé les habitations tutsies, tandis que la haine servait de mot d'ordre. Sa déclaration glaçante " Nous ne déposerons les armes que lorsque le dernier Tutsi sera retourné au Rwanda " demeure la quintessence de cette idéologie génocidaire persistante, ressuscitée au cœur même du territoire congolais.

Ces attaques coordonnées, auxquelles participaient Tokyo Yoweri, Tigo (neutralisé depuis) et Jean-Marie de la milice Nyatura, ont provoqué des centaines de morts et des milliers d'exilés réfugiés aujourd'hui dans les camps de Nkamira et Mahama, au Rwanda. Ces rescapés, meurtris dans leur chair et dans leur mémoire, témoignent d'un drame que la communauté internationale se refuse encore à nommer pour ce qu'il est : une entreprise de purification ethnique prolongée.

Mais l'affaire dépasse le seul théâtre du Kivu. Les racines du mal plongent plus loin : dans les salons politiques de Kinshasa où certaines complicités se dissimulent derrière les discours nationalistes, à Bujumbura où se trament des accords militaires inavoués, et jusque dans certaines capitales européennes où des réseaux d'influence continuent d'offrir, par calcul ou par aveuglement, une couverture diplomatique à ces forces du mal.

La branche des FDLR intégrée au sein des FARDC se fragilise, certes, mais elle demeure nourrie par des soutiens multiples, visibles et occultes, que le CONOPS plan d'opérations conjoint récemment mis en œuvre a commencé à exposer.

Sa branche la plus visible, Jambo asbl, opérant depuis la Belgique, s'est empressée de pousser des cris d'orfraie, proclamant haut et fort que la neutralisation des FDLR serait, selon elle, à la fois " dangereuse " et " illusoire ".

Voilà qui a le mérite de la clarté : cette prise de position ne dissimule ni son parti pris, ni son allégeance idéologique. Elle dévoile, sous le vernis du discours humanitaire, la persistance d'un réseau transnational voué à la préservation des reliques du génocide et à la défense de ses acteurs, fût-ce au mépris de la vérité, de la justice et de la mémoire des victimes.

L'heure n'est plus à la complaisance. La neutralisation de Tokyo Yoweri doit servir de signal : celui d'une ère où l'idéologie du génocide ne peut plus circuler impunément sous l'uniforme d'une armée nationale ou sous les oripeaux du patriotisme congolais.
Les collines du Kivu, ensanglantées par des décennies de trahisons, attendent justice et vérité.

Et si le monde garde le silence, alors c'est à la conscience africaine, seule, qu'il reviendra de nommer les bourreaux, de désarmer les mensonges et de rendre la parole aux victimes.

La capture de Tokyo Yoweri, chef des FDLR, à Kinyana (Masisi), bouleverse les équilibres armés de l'Est de la RDC

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/Le-masque-tombe-du-genocide-errant.html

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