La Chine et la Russie en quête d'un nouvel ordre mondial #rwanda #RwOT

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Ce conclave, placé sous l'égide de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), ambitionne de dessiner les contours d'un nouvel agencement international, en rupture assumée avec l'hégémonie occidentale et centré sur la Chine comme pivot stratégique.

Accueilli avec les honneurs d'un allié de premier rang, Vladimir Poutine a foulé le sol chinois en ce dernier jour d'août, quelques semaines seulement après avoir été reçu par Donald Trump en Alaska. Sa présence, aux côtés de dirigeants dont les trajectoires parfois antagonistes se conjuguent ici dans une volonté commune de rééquilibrage global, traduit la consolidation d'une alliance aux dimensions géopolitiques considérables.

L'agenda, soigneusement calibré, prévoit des entretiens bilatéraux de haute importance : discussions russo-turques sur l'Ukraine, échanges russo-iraniens sur le nucléaire, consultations indo-russes sur les équilibres régionaux. Autant de signaux qui témoignent de la volonté de bâtir un dialogue stratégique alternatif à celui que façonnent l'OTAN et ses alliés.

A l'arrière-plan de ces discussions, plane la guerre en Ukraine et ses répercussions mondiales. De nombreux alliés de Kiev soupçonnent Pékin de prêter à Moscou un soutien implicite, tandis que la Chine revendique une neutralité de façade et accuse l'Occident d'alimenter la conflagration par la livraison d'armements à l'armée ukrainienne.

Xi Jinping a d'ailleurs défini la relation sino-russe comme " la plus stratégiquement importante " entre deux puissances, dans un monde " troublé et changeant ". Ce langage, qui s'inscrit dans une rhétorique de multipolarité, laisse entrevoir l'ambition d'une recomposition profonde des rapports de force internationaux.

La portée symbolique de ce sommet s'amplifie avec la perspective d'un défilé militaire grandiose à Pékin, célébrant les quatre-vingts ans de la victoire contre le Japon et la fin de la Seconde Guerre mondiale. La présence de Vladimir Poutine et de Massoud Pezeshkian, prolongée jusqu'à cette commémoration, souligne la volonté de Xi Jinping d'inscrire l'acte diplomatique dans une dramaturgie historique où la mémoire des guerres passées sert de légitimation aux ambitions du présent.

Plus encore, la venue annoncée du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, en l'un de ses rares déplacements à l'étranger, accentue l'impression d'un bloc politico-militaire en gestation, articulant la Chine, la Russie et leurs alliés dans une logique d'opposition frontale à l'ordre occidental.

Ce qui se joue à Tianjin excède donc le cadre protocolaire d'une conférence internationale. Il s'agit d'une mise en scène calculée de l'émergence d'un " ordre mondial multipolaire plus juste ", selon les termes de Pékin et de Moscou, qui entendent faire pièce à l'unilatéralisme américain et imposer leur propre conception des équilibres planétaires.

Dans l'ombre des drapeaux, des défilés et des parades, s'esquisse une lutte d'influence dont les ramifications s'étendent de l'Ukraine à la mer de Chine méridionale, en passant par le Moyen-Orient. L'histoire dira si cette tentative de refonder le concert des nations sera autre chose qu'une proclamation. Mais déjà, Tianjin apparaît comme l'épicentre d'un basculement où la Chine s'impose comme le foyer central d'une reconfiguration géopolitique de portée mondiale.

À Tianjin, la Chine de Xi Jinping a déployé ce 31 août tout le faste de sa diplomatie en réunissant une vingtaine de chefs d'État, dont Poutine, Pezeshkian, Erdoğan et Modi

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/La-Chine-et-la-Russie-en-quete-d-un-nouvel-ordre-mondial.html

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