
S'exprimant ce 3 juin 2025 lors d'une réunion avec la Commission du Développement économique et des Finances, dans le cadre de l'évaluation des efforts gouvernementaux visant à élargir l'accès à des sources d'énergie de cuisson plus durables, la ministre de l'Environnement, Dr Valentine Uwamariya, a assuré que le Rwanda place de grands espoirs dans l'exploitation de cette ressource locale, tant pour ses bénéfices économiques qu'environnementaux.
" La solution durable que nous envisageons est l'exploitation du gaz méthane du lac Kivu pour la cuisson domestique. ", a indiqué Dr Uwamariya, précisant que le recours à cette source d'énergie est attendu à partir de 2027.
Dr Uwamariya a aussi mis en avant les progrès accomplis au cours des sept dernières années, précisant que la septième Enquête intégrée sur les conditions de vie des ménages (EICV7) a révélé qu'en 2024, 5,4 % des ménages rwandais utilisaient des combustibles propres, contre seulement 1 % en 2017.
Une enquête menée auprès de 15 066 ménages révèle que 75 % des foyers rwandais utilisent encore le bois comme principale source d'énergie pour la cuisson, 18,8 % le charbon de bois, 0,6 % les résidus agricoles, et seulement 5,4 % le gaz, le biogaz ou l'électricité.
Dans la ville de Kigali, 23 % des ménages cuisinent au gaz, 59 % au charbon de bois, et 17 % utilisent encore du bois.
Le sénateur Alexis Mugisha a affirmé que le faible recours au gaz s'explique principalement par son coût élevé, et a demandé des précisions sur l'état d'avancement du projet d'exploitation du gaz méthane pour la cuisson.
La ministre a insisté sur le fait que le projet pourrait considérablement réduire les importations de gaz, aujourd'hui coûteuses : " Si nous réussissons à exploiter le gaz du Kivu, cela entraînera une réduction significative de l'utilisation des combustibles polluants ", a-t-elle déclaré.
" L'état d'avancement actuel du projet est prometteur et, s'il se concrétise comme prévu, nous le considérons comme une réponse pérenne aux défis actuels. " a-t-elle ajouté, précisant qu'une fois le gaz traité, la priorité sera donnée aux établissements scolaires â" en raison de leur forte consommation d'énergie â" ainsi qu'à d'autres institutions.
Le Rwanda s'est fixé pour objectif de réduire à 42 % d'ici 2030 la proportion de ménages utilisant encore le bois ou le charbon de bois pour la cuisson. Pour atteindre cette ambition, un investissement estimé à 1,37 milliard de dollars américains est prévu.
Parallèlement, le pays construit des réservoirs capables de stocker jusqu'à 15 millions de kilogrammes de gaz de cuisson, afin de constituer une réserve stratégique qui permettra de mieux faire face aux fluctuations des prix sur les marchés internationaux.
En outre, le gouvernement prévoit d'introduire un système de vente du gaz au kilo, une mesure visant à rendre cette source d'énergie plus accessible aux ménages à faible revenu et à réduire davantage l'utilisation des combustibles issus du bois.

Alain Bertrand Tunezerwe