
Le Rwanda et la RDC étaient représentés par leurs ministres des Affaires étrangères respectifs, l'Ambassadeur Olivier Nduhungirehe et Thérèse Kayikwamba Wagner, lors d'une cérémonie de signature à laquelle assistait le Secrétaire d'État américain, Marco Rubio.
S'exprimant lors de la cérémonie, le ministre Nduhungirehe a exprimé sa sincère reconnaissance au président Donald Trump pour son engagement personnel dans la facilitation de cet accord historique.
Il a également adressé ses remerciements au Secrétaire d'État Marco Rubio, au Conseiller spécial Massad Boulos ainsi qu'à l'ensemble de l'équipe du Département d'État.
" Votre dévouement a été indispensable. Cet accord est le fruit d'efforts coordonnés par de nombreux acteurs. "
Le ministre Nduhungirehe a aussi salué la contribution d'autres acteurs clés qui ont permis d'atteindre ce jalon, notamment l'État du Qatar, qui a joué un rôle déterminant.
" En effet, l'ouverture qui a conduit à l'accord d'aujourd'hui a commencé à Doha. Nous apporterons tout notre soutien, dans les semaines à venir, aux efforts de médiation du Qatar dirigés par le ministre d'État Mohammed Al-Khulaifi pour parvenir à un accord de paix entre le gouvernement de la RDC et l'AFC M23. "
Le ministre des Affaires étrangères a également souligné que l'accord signé s'inscrit dans la continuité des initiatives de paix menées par l'Afrique, sous l'égide du facilitateur de l'Union africaine, le président Faure Gnassingbé du Togo, et a mis en avant les éléments clés de l'accord.
Selon l'Ambassadeur Nduhungirehe, le cur de cet accord de paix réside dans la décision d'établir un Mécanisme permanent de coordination sécuritaire conjointe entre le Rwanda et la RDC.
" La première étape consistera à commencer la mise en uvre du Concept d'opérations pour la neutralisation des FDLR, qui sera accompagnée de la levée des mesures défensives du Rwanda. "
" Cet engagement repose sur la volonté exprimée ici de mettre un terme, de manière irréversible et vérifiable, au soutien étatique apporté aux FDLR et aux milices associées. C'est le socle de la paix et de la sécurité dans notre région ", a-t-il souligné.
Le ministre des Affaires étrangères a également mis en avant d'autres avantages de cet accord, notamment les engagements pris pour faciliter le retour des réfugiés et renforcer la coopération économique.
" Avec cet accord, nous nous sommes également engagés à faciliter le retour des réfugiés présents sur nos territoires respectifs, avec l'appui du HCR. Créer les conditions pour un retour sûr et digne des réfugiés est essentiel pour instaurer une paix durable.
Nous aspirons également à renforcer la coopération économique, notamment avec les entreprises et les investisseurs américains. Une croissance partagée et une coopération transfrontalière permettront de dégager des dividendes concrets pour nos deux pays ", a-t-il déclaré.
Le ministre Nduhungirehe a conclu son intervention en exprimant son optimisme quant au succès de l'accord et en réitérant l'engagement du Rwanda.
" Avec le soutien continu des États-Unis et d'autres partenaires, nous sommes convaincus qu'un tournant décisif a été franchi. Le Rwanda est prêt à travailler avec la RDC pour honorer nos engagements communs. "
De son côté, Wagner a déclaré que l'accord marquait un tournant, passant de la Déclaration de principes d'avril à un plan concret pour la paix.
Elle a affirmé qu'il consacre une responsabilité partagée de respect de la souveraineté, des droits humains et du droit international, et a insisté sur l'urgence de traduire cet accord en actions concrètes sur le terrain.
" Nous, la RDC, nous battrons fermement et résolument pour que cet accord soit respecté â" non pas par nos paroles, mais par nos actes ", a-t-elle déclaré.
L'accord signé fait suite à des années de relations tendues entre Kigali et Kinshasa, marquées par des accusations mutuelles.
La RDC accuse le Rwanda de soutenir le groupe rebelle M23, qui contrôle de vastes zones de l'est de la RDC, y compris des villes clés comme Bukavu et Goma, une allégation que le Rwanda nie vigoureusement.
De son côté, le Rwanda accuse la RDC de collaborer avec les FDLR, un groupe terroriste lié au génocide de 1994 contre les Tutsi, et exhorte le pays à résoudre ses problèmes internes sans impliquer le Rwanda dans ses affaires.
Dans son allocution, le Secrétaire d'État américain Marco Rubio a souligné l'importance de ce moment, rappelant qu'après trois décennies de conflit dans l'est de la RDC, cet accord représente une étape cruciale vers une stabilité durable, l'administration du président Trump étant profondément engagée à faire de la paix une priorité de sa politique étrangère.
Il a salué les efforts conjoints du Département d'État américain, de l'Union africaine et du Qatar, en insistant sur le rôle déterminant joué par l'envoyé spécial américain Massad Boulos pour faire avancer les négociations.
Rubio a ajouté que l'accord ne vise pas uniquement à mettre fin aux hostilités, mais aussi à créer des opportunités permettant aux populations de prospérer, en nourrissant l'espoir d'une croissance économique, d'une coopération transfrontalière et de retrouvailles familiales â" des éléments essentiels, selon lui, pour une vie pleine de sens et de prospérité.
Il a exprimé son optimisme quant au potentiel de cet accord à libérer le potentiel économique de la région, notamment grâce à des partenariats avec des entreprises américaines, tout en reconnaissant que des défis subsistent pour garantir sa mise en uvre effective.

IGIHE
Source : https://fr.igihe.com/Le-Rwanda-et-la-RDC-signent-un-accord-de-paix-historique-a-Washington.html