
En 1996, dans ce qui ne peut être qualifié que de leçon magistrale d'inversion morale, Reyntjens rédigea une postface au désormais justement couvert de poussière Les réfugiés rwandais à Bukavu au Zaïre : De nouveaux Palestiniens ?, un livre du prêtre catholique Philippe de Dorlodot, publié chez L'Harmattan.
Philippe de Dorlodot, le prêtre catholique à l'origine de ce recueil, choisit comme auteur de la postface nul autre que Reyntjens, l'envoyé belge auprès de l'imaginaire Fraternité internationale des apologistes du génocide.
Fort de ses affiliations à trois universités belges (Anvers, U.L.B. et K.U.Leuven), Reyntjens donne l'illusion d'un poids académique, tout en reconditionnant les récits des génocidaires en une prétendue sagesse universitaire.
Le résultat est un texte qui ne se contente pas de danser sur les tombes des victimes, mais tente de ressusciter leurs meurtriers en tant qu'interlocuteurs politiques.
On croirait presque entendre des violons en fond sonore, tant Reyntjens pleure non pas les plus d'un million de Tutsi assassinés de sang-froid, mais les dégâts réputationnels subis par l'establishment génocidaire. Jamais l'euphémisme n'a été aussi criminel.
C'est une uvre d'une absurdité exquise, déguisée en préoccupation humanitaire, servant en réalité de berceuse réconfortante pour les génocidaires.
La postface, rédigée par celui qui s'est autoproclamé arbitre belge de la géométrie morale rwandaise, est aussi révélatrice que révoltante. Il ne s'agissait pas de civils innocents en quête d'asile ; nombreux étaient les architectes, les ingénieurs et les exécutants du génocide.
Parmi les prétendus " nouveaux Palestiniens " figuraient nul autre que Théodore Sindikubwabo (président du gouvernement génocidaire) et Jean Kambanda (le Premier ministre de ce même régime).
C'est un texte dans lequel les meurtriers deviennent des diplomates, le génocide est qualifié de " tragédie " et des tueurs de masse comme Nkurunziza Ananie, de la RTLM, sont présentés comme des acteurs politiques en exil injuste, les larmes aux yeux.
Le seul titre de l'ouvrage, De nouveaux Palestiniens ?, appelle la moquerie. La suggestion que les réfugiés hutu â" dont beaucoup fuyaient non pas la persécution, mais la justice pour leur rôle dans le génocide contre les Tutsi de 1994 â" puissent être assimilés aux Palestiniens, suinte la distorsion morale.
Quel génocide les Palestiniens ont-ils commis ? À ma connaissance, aucun.
L'analogie s'effondre sous le poids de sa propre illogique. Contrairement aux Palestiniens, les réfugiés hutu â" en particulier les responsables politiques, militaires et les miliciens â" venaient tout juste d'abandonner une machine étatique transformée en instrument d'extermination d'un groupe ethnique.
Il y a les analystes ordinaires, et puis il y a les nécromanciens de l'équivalence morale, comme Reyntjens. Dans un monde où un génocide peut être mal diagnostiqué comme une simple " tragédie ", Reyntjens joue les pathologistes non pour examiner le cadavre de la vérité, mais pour en fausser la cause du décès et accuser l'équipe de secours.
Il faut une forme particulièrement raffinée de malhonnêteté intellectuelle pour transformer un livre largement rédigé par des génocidaires et leurs sympathisants en un traité philosophique, l'orner de relativisme moral, et y ajouter une postface qui ressemble à une oraison funèbre pour le Hutu Power.
La postface que Reyntjens a rédigée en 1996 pour cet ouvrage n'est pas simplement une erreur de jugement ; c'est une réussite éclatante dans le genre de l'apologie du génocide déguisée en neutralité académique. Mais cette postface mériterait à elle seule une aile dédiée dans le musée de l'infamie pour faillite éthique.
On en vient à se demander si Reyntjens, s'il avait exercé en Europe en 1946, aurait exhorté les Alliés à inclure Himmler dans les négociations d'après-guerre, au nom de " l'équilibre démographique ".
Aurait-il suggéré que les Juifs négocient avec Himmler et Goebbels pour élargir la base du gouvernement allemand post-nazi ?
La postface de Reyntjens n'analyse pas. Elle anesthésie. Il assure à ses lecteurs que depuis avril 1994, le Rwanda n'a pas connu un génocide â" le crime contre l'humanité par excellence â" mais une " catastrophe ", une " tragédie ".
La " tragédie ", voyez-vous, est une notion confortablement vague. Les ouragans sont tragiques. Les tremblements de terre sont tragiques. Mais un génocide ? Cela exige des responsabilités, de la clarté, et l'inconfortable nécessité de nommer les coupables.
Il existe suffisamment de preuves pour démontrer que ce langage a été adopté par la machine de propagande des génocidaires dès leur défaite en 1994.
Reyntjens, lui, n'en veut pas. Il préfère les éclairages tamisés de l'euphémisme et les brumes académiques.
Dans sa défense des génocidaires réfugiés à Bukavu, il avalise l'idée selon laquelle tous ceux qui ont franchi la frontière du Rwanda vers le Sud-Kivu seraient les " nouveaux Palestiniens ".
Ce procédé rhétorique â" comparer ceux qui ont organisé, dirigé et exécuté des massacres de masse à un peuple chassé et sans État â" est soit d'un cynisme sidérant, soit d'une sincérité tragique. Dans les deux cas, il échappe à toute tentative de parodie.
L'un des tours de passe-passe les plus fréquents de Reyntjens est son usage généreux du terme " société civile ". Il écrit qu'à Bukavu, cette société civile amorphe aurait " réaffirmé sa vitalité, sa capacité d'analyse et son objectivité " en dénonçant d'abord les massacres de Tutsi (un bref moment de décence !), puis, avec bien plus d'enthousiasme, en condamnant le FPR.
Cela inclut l'archevêque Christophe Munzihirwa et François Nzabahimana du Rassemblement pour le Retour des Réfugiés et la Démocratie (RDR) â" qui, en réalité, était un club de retraite pour génocidaires, habilement rebrandé en défenseur des droits humains. Il fait l'éloge du RDR, une façade politique pour les génocidaires en exil, comme faisant partie de ce chur civique vibrant.
Reyntjens a l'audace d'affirmer que ces personnages respectables ont d'abord dénoncé le génocide contre les Tutsi, avant de condamner ensuite le FPR pour un " génocide sélectif ".
Un génocide sélectif ? Quelle sera la prochaine étape ? Des crimes de guerre rétroactifs commis par les victimes ? L'idée que le FPR, qui a mis fin au génocide, aurait en quelque sorte commis un génocide alternatif â" alors que les vrais génocidaires sirotaient des Primus au Zaïre en fondant des partis politiques â" relève tout simplement de l'hallucination.
Mais Reyntjens n'en est pas à son coup d'essai lorsqu'il s'agit d'inventer de nouvelles catégories de crimes lorsque les anciennes ne servent plus son récit.
Il applaudit ces voix qui dénoncent ce qu'elles appellent un " génocide sélectif ", une expression qui accomplit l'équivalent rhétorique de mettre le feu puis de blâmer les pompiers.
Dans son récit, le FPR ne serait pas le libérateur ayant mis fin à l'effusion de sang, mais les " terroristes " qui auraient déplacé des innocents et volé des biens.
L'idée que les survivants ne pouvaient pas accepter un accord de partage du pouvoir avec des maniaques brandissant des machettes semble lui échapper totalement. Pour Reyntjens, la solution aux malheurs du Rwanda était simple : négocier avec ceux qui avaient tenté d'exterminer les Tutsi.
Élever les dirigeants du génocide au rang d'interlocuteurs politiques revient à proposer l'Américain Charles Milles Manson pour le prix Nobel de la paix. Mais Reyntjens, imperméable à toute considération morale, semble davantage intéressé à vendre une thèse qu'à affronter la réalité de l'atrocité.
Dans un crescendo de mauvais jugement, Reyntjens écrit : " Les textes soulignent la nécessité et l'urgence de négociations politiques visant à élargir la base politique et sociale du gouvernement rwandais afin qu'il puisse inspirer confiance. "
Vraiment ? Avec qui, exactement, le FPR aurait-il dû partager le pouvoir ? Avec des individus qui, quelques jours plus tôt, enseignaient aux miliciens Interahamwe comment extraire un bébé du ventre de sa mère à la machette ? L'ordonnance de Reyntjens est limpide : le Rwanda aurait dû inviter les incendiaires à continuer de brûler la maison.
Pire encore, il réclame que l'Armée patriotique rwandaise soit " cantonnée dans ses casernes " et que la MINUAR crée des zones de sécurité.
Oui, cette même MINUAR qui a lamentablement échoué à empêcher le génocide quand cela comptait vraiment, serait désormais chargée de surveiller les vainqueurs pendant que les criminels de guerre circulent librement. Ce n'est pas seulement une erreur de ton ; c'est un requiem pour la raison.
L'objection principale de Reyntjens au FPR, c'est qu'il a refusé de négocier avec les génocidaires.
Il déplore que le FPR n'ait pas permis à la MINUAR â" oui, cette même force qui a regardé le génocide se dérouler sous ses yeux en abandonnant les Tutsi à leur sort â" de jouer un rôle plus important, ni accepté de cantonner l'Armée patriotique rwandaise dans ses casernes.
Sa logique est implacable : ceux qui ont arrêté le génocide doivent être écartés pour que ceux qui l'ont perpétré puissent revenir récupérer leur " dignité ".
Pour quiconque connaît l'histoire, cette proposition est risible. On ne demande pas aux Juifs, en 1945, de partager le pouvoir avec la SS. On n'invite pas Pol Pot à coprésider une commission vérité et réconciliation.
Mais le Rwanda de Reyntjens n'est pas un lieu réel. C'est un bac à sable théorique, où les abstractions flottent loin du sang, et où les vies perdues ne sont que des notes de bas de page à survoler.
Il affirme que le FPR refuse les négociations parce qu'il serait désavantagé dans un processus politique compétitif. Un argument emprunté mot pour mot aux idéologues du génocide au Rwanda.
Apparemment, c'est le héros qui a arrêté le crime qui devrait s'effacer devant l'incendiaire, de peur que ce dernier ne se sente exclu. Reyntjens défend cette idée avec le ton d'un homme qui semble ignorer à quel point il manque de sérieux. Mais peut-être le sait-il, au fond.
Reyntjens conclut son éloge funèbre aux génocidaires par une sombre prophétie : si le FPR ne négocie pas avec les meurtriers, les exilés reviendront par la force, déstabiliseront la région et déclencheront une guerre plus vaste.
Il va même jusqu'à prédire que l'offensive passera par le nord du Burundi et le Kivu, mettant en danger vingt millions de vies. Le sous-entendu est limpide : offrez une place à table aux génocidaires, ou préparez-vous au pire.
C'est une forme singulière de chantage moral. Ceux qui ont créé la crise des réfugiés, orchestré les massacres de masse et continué à planifier l'insurrection depuis le Zaïre ne sont pas le problème.
Le problème, insiste Reyntjens, c'est le refus obstiné du FPR de les légitimer.
On pourrait presque admirer son audace, si ce n'était l'odeur nauséabonde d'éthique putréfiée qui se dégage de chacune de ses phrases.
Il réduit le Rwanda à un terrain de jeu pour des calculs démographiques. Il met en garde contre la possibilité que Kagame soit assassiné par un Tutsi s'il ose rendre des terres aux réfugiés hutu de retour â" comme pour insinuer que les Tutsi seraient intrinsèquement vengeurs.
Reyntjens s'aventure ensuite dans une analyse économique, affirmant que les dirigeants du FPR refusent un règlement politique à cause de " la politique du ventre ". Selon lui, ils craignent de perdre leurs butins au profit des réfugiés revenus.
Apparemment, traverser la jungle et le sang, libérer une nation au bord de l'extinction et reconstruire à partir de rien n'était qu'une vaste escroquerie immobilière.
Le degré de cynisme ici donne la nausée. Il parle de " politique du ventre ", une expression qui suggère que le FPR gouverne non pas par idéaux, mais par appétit.
Que ceux qui ont sauvé un pays de l'anéantissement soient réduits à de simples comploteurs dans la fantasmatique économique déformée de Reyntjens montre à quel point la dépravation morale peut se draper dans des robes académiques.
Ce n'est pas une analyse. C'est une caricature. Voici un académique qui s'est fait le serviteur de la haine.
Ce qui est le plus exaspérant, ce n'est pas l'insistance de Reyntjens pour que la communauté internationale fasse pression sur le Rwanda afin qu'il négocie avec les génocidaires. C'est qu'il enveloppe ces idées dans un voile d'objectivité.
Il prétend être un savant, pas un partisan. Mais quand on ignore systématiquement les voix des survivants du génocide, qu'on amplifie la propagande des meurtriers de masse, et qu'on traite l'idéologie génocidaire comme une plateforme politique légitime, on n'est pas neutre. On est complice.
Reyntjens peut se moquer de cela. Il pourrait dire qu'il a critiqué les deux camps. Mais seul un contorsionniste moral pourrait regarder le Rwanda de 1994 et conclure que la principale menace pour la paix venait de ceux qui ont arrêté le massacre.
L'histoire n'a pas été clémente envers les prédictions de Reyntjens. Paul Kagame est toujours Président. Le Rwanda ne s'est pas effondré. Il a reconstruit ses villes, transformé son économie et favorisé la réconciliation selon ses propres termes.
Il a accompli tout cela alors même qu'il était sermonné par des universitaires européens qui avaient un jour soutenu qu'il fallait accueillir les assassins à la maison avec du thé et des biscuits.
Les héritiers intellectuels de Reyntjens murmurent encore dans les cercles politiques et publient leurs analyses " équilibrées ". Ce sont ceux qui pensent que l'équité consiste à accorder un poids égal à la vérité et au mensonge, aux survivants du génocide comme aux auteurs.
Mais leur influence diminue à chaque enfant rwandais qui va à l'école, à chaque femme qui dirige une entreprise, et à chaque communauté qui choisit la paix.
La pathologie du négationnisme génocidaire peut perdurer, mais le pronostic pour le Rwanda est solide.
Reyntjens, qui s'imaginait autrefois diagnosticien des problèmes du Rwanda, est en vérité moins un médecin qu'un directeur de funérailles de la vérité. Son post-scriptum dans un livre de 1996 n'est pas une analyse politique sérieuse.
C'est une lettre d'amour au relativisme moral, un éloge funèbre à la responsabilité, et une sombre ode à l'ancienne logique coloniale qui considère que les Africains doivent toujours être dirigés, jamais dignes de confiance.
Mais l'histoire ne s'écrit pas dans un post-scriptum. Elle est écrite par ceux qui survivent, reconstruisent et se souviennent. Et bien longtemps après que les livres poussiéreux de Reyntjens seront oubliés, le Rwanda demeurera â" non pas comme une tragédie, mais comme un triomphe.
Un post-scriptum au post-scriptum
Revisitons ce joyau de prophétie de notre estimé sauveur belge : " La route militaire [pour le retour des réfugiés] passerait probablement par le nord du Burundi. " Un aperçu curieux. Pas une spéculation â" une certitude. Pas un " pourrait " ou un " serait possible ", mais un " passerait ".
Comment le Professeur est-il parvenu à cette clairvoyance cartographique ? Par inspiration divine ? Par Google Maps version Hutu Power ? Ou bien le RDR, le général de brigade Gratien Kabiligi ou le colonel Aloys Ntiwiragabo lui ont-ils faxé le plan de bataille à l'avance avec un smiley ?
Quel genre d'universitaire écrit sur des invasions militaires planifiées au futur â" comme s'il avait lu le plan de bataille â" puis blâme les défenseurs quand cela arrive ?
Il savait. Il savait. Et au lieu de sonner l'alarme contre les génocidaires préparant leur retour, il a blâmé ceux-là mêmes qui se préparaient à s'en défendre. Il y a un mot pour ça : complicité. Complicité intellectuelle vêtue de tweed et protégée par la titularisation.
Reyntjens avait tort. Sur presque tout. Le Rwanda ne s'est pas effondré dans un nouveau génocide. Le FPR n'est pas devenu une dictature de la peur.
Le pays a accueilli des millions de réfugiés, rétabli l'ordre, poursuivi la justice et est devenu un modèle de réconciliation et de développement. Kigali n'est pas gouverné par la peur, mais par une planification urbaine et rurale fonctionnelle, la paix et la prospérité.
Pendant ce temps, Reyntjens reste enfermé dans sa chambre d'écho, griffonnant des diatribes qui tentent de masquer son amertume face au fait que les meurtriers qu'il considérait comme des acteurs politiques sont désormais derrière les barreaux ou enterrés par l'histoire.
La tragédie n'est pas qu'il ait écrit de telles choses, mais qu'elles aient été publiées, citées et crues par beaucoup qui, voyant un nom belge, ont supposé y trouver de la sagesse.
Mais l'histoire est impitoyable envers les malhonnêtes, et elle présente désormais Reyntjens non pas comme un érudit des Grands Lacs, mais comme une mise en garde sur ce qui arrive lorsque l'idéologie étrangle la raison.
Il a diagnostiqué un cancer, mais blâmé le chirurgien. Il a été témoin d'un génocide, mais inculpé ceux qui y ont répondu. Il a vu les auteurs en exil et a pleuré pour eux tandis que leurs victimes étaient encore enterrées. Pour cela, l'histoire ne lui pardonnera pas.
Alors que nous écrivons, le Président Paul Kagame, que Reyntjens avait autrefois décrit comme " le homme fort de Kigali " et qu'il prédisait assassiné, est toujours en vie, au grand désespoir des prophètes de malheur et des pseudo-académiciens comme lui.
Non seulement il est vivant, mais il dirige un Rwanda qui a défié tous les souhaits apocalyptiques que Reyntjens a couchés sur le papier dans les années 90. Un pays qui s'est relevé des cendres, non pas en négociant avec des exterminateurs, mais par une gouvernance visionnaire, l'éducation, la justice et, oui â" une protection militaire décisive.
Pendant ce temps, où est Reyntjens ? Enfoui sous une montagne de notes de bas de page qui ont vieilli aussi mal que des produits laitiers sur un rebord de fenêtre belge exposé au soleil.
L'homme qui affirmait autrefois " le pire est à venir " observe maintenant, impuissant et hors de propos, que le pire n'est jamais arrivé.
Filip Reyntjens aurait dû être le Nostradamus du Rwanda. Il est devenu à la place son Nostradumbass.
L'ensemble de ses commentaires sur le Rwanda ressemble à un scénario rejeté de Monty Python :
Les génocidaires sont des victimes déplacées.
Les libérateurs sont le véritable danger.
L'avenir appartient à ceux qui fuient la justice, pas à ceux qui reconstruisent leur pays.
Même Nostradamus n'a pas raté autant de prophéties dans un seul chapitre.
Disons-le clairement. L'héritage académique de Reyntjens n'est pas une analyse â" c'est un plaidoyer. Pas un travail de chercheur â" mais un sabotage déguisé en réflexion. Son uvre n'est ni objective, ni honnête, et certainement pas inoffensive.
C'est un mince vernis de légalité appliqué sur une admiration grotesque pour " l'ordre " génocidaire et une peur pathologique de l'autonomie africaine â" surtout lorsque cette autonomie ne danse pas au rythme des mélodies belges.
Il a qualifié la renaissance du Rwanda de cauchemar. Le vrai cauchemar aurait été de l'écouter.
Alors, qu'il écrive. Qu'il révise ses notes de bas de page et qu'il se replie dans son fauteuil de l'irrélevance. Le Rwanda avance, non pas grâce à Reyntjens â" mais en dépit de tout ce qu'il a jamais cru.
Tom Ndahiro
Source : https://fr.igihe.com/Filip-Reyntjens-et-l-assassinat-du-bon-sens.html