
Lors d'une interview accordée à la "Radio Rwanda" à l'occasion de la Journée internationale du travail célébrée le 1er mai, la ministre Nkulikiyinka a reconnu que le secteur de l'emploi au Rwanda reste confronté à des défis, tout en soulignant les avancées notables enregistrées ces dernières années.
Interrogée sur l'impact concret des emplois créés, la ministre a précisé qu'un dispositif de suivi est en cours de mise en place pour s'assurer que ces postes ne se limitent pas à des chiffres, mais qu'ils contribuent réellement à l'amélioration des conditions de vie des travailleurs.
" Un mécanisme sera mis en place pour garantir que ces emplois aient un impact positif sur les bénéficiaires, et qu'ils ne se résument pas à des données quantitatives sans considération pour leur nature ou leur utilité ", a-t-elle déclaré.
Pour sa part, la présidente de la Fédération des Entreprises Privées du Rwanda, Jeanne Françoise Mubiligi, a indiqué qu'en 2024, le nombre d'entreprises privées avait enregistré une hausse de 43 %, ajoutant que, sur les sept dernières années, le secteur privé avait généré près de 4,4 millions d'emplois, représentant environ 95 % de l'ensemble des postes créés entre 2017 et 2024.
Malgré les efforts soutenus en faveur de la création d'emplois au Rwanda, plusieurs défis continuent d'entraver l'amélioration des conditions de travail, en raison de facteurs divers.
Parmi les principaux obstacles figurent les dysfonctionnements dans les processus de recrutement, ainsi que l'inadéquation entre les compétences de certains diplômés de l'enseignement supérieur et les exigences du marché.
Le secteur privé souligne également l'impact délétère de la corruption â" qu'il s'agisse de pots-de-vin, de faveurs sexuelles ou de pratiques de népotisme â" sur l'équité dans l'accès à l'emploi, compromettant ainsi les efforts visant à assainir le monde du travail.
À ces difficultés s'ajoutent les conditions précaires des travailleurs du secteur informel, souvent confrontés à de faibles rémunérations, à l'absence de paiements via des circuits bancaires, ainsi qu'au manque de protection sociale et d'assurance.
Parmi les priorités du ministère de la Fonction publique et du Travail (MIFOTRA) et de ses partenaires figurent le renforcement de la formation pratique des diplômés, afin qu'ils acquièrent des compétences alignées sur les besoins réels du marché, ainsi que la lutte contre toutes les formes de corruption.
La présidente de la Fédération du secteur privé, Jeanne Francoise Mubiligi, a souligné l'importance de consolider le programme " IGIRA KU MURIMO ", afin que les étudiants terminent leur parcours académique dotés de compétences concrètes, favorisant leur intégration professionnelle.
" Parmi les étudiants ayant effectué un stage professionnel, entre 70 % et 75 % se voient proposer un emploi par l'entreprise qui les a accueillis, à l'issue de leur stage. " a-t-elle indiqué.
D'après un rapport récent de l'Institut national de la statistique du Rwanda, plus de 5,3 millions de personnes âgées de 16 ans et plus sont actives sur le marché du travail, dont 4,5 millions occupent actuellement un emploi.

Alain Bertrand Tunezerwe
Source : https://fr.igihe.com/Augmentation-significative-de-la-creation-d-emplois-au-Rwanda-en-2024.html