
Un communiqué provenant de la SAMIDRC annonce un retard dans la réouverture de l'aéroport de Goma, soulignant que cette situation " pourrait entraîner de nouveaux retards " dans le processus de retrait des troupes.
Le document précise également que le retrait s'effectuera par voie terrestre, depuis Goma, en transitant par le Rwanda jusqu'au point de rassemblement général désigné à Chato, en Tanzanie. Le Secrétariat de la SADC a par ailleurs indiqué qu'il " entamerait des discussions " avec les autorités rwandaises afin de garantir le passage sécurisé des troupes de la SAMIDRC.
Les trois pays contributeurs de troupes ont été chargés de renforcer l'équipe en charge de la planification du retrait, en y intégrant des experts en opérations, renseignement et logistique. Leur mission consiste à " effectuer des reconnaissances et à élaborer des directives pour le retrait. "
Ce point a été abordé lors de l'élaboration d'un plan de retrait révisé, au cours d'une réunion qui s'est tenue le vendredi 11 avril 2025.
Ont pris part à cette rencontre les chefs d'état-major des forces de défense des trois pays ayant fourni des troupes et des équipements à la mission, parmi lesquels le général Rudzani Maphwanya des Forces de défense nationale sud-africaines, le général Jacob Mkunda des Forces de défense du peuple tanzanien (TPDF), et le général Paul Phiri des Forces de défense du Malawi.
Étaient également présents au siège de la TPDF à Dar es Salaam, le professeur Kula Theletsane, directeur de l'Organe de la SADC chargé des affaires politiques, de la défense et de la sécurité.
Le déploiement initial de la mission, connue sous l'acronyme SAMIDRC, avait débuté en décembre 2023 dans l'est de la République Démocratique du Congo, sous le commandement du général de division sud-africain Monwabisi Dyakopu.
L'annonce de la fin de la mission, suivie d'un retrait progressif, a été rendue publique par le bloc régional le 13 mars dernier. Cette décision est intervenue deux mois après que les trois pays contributeurs aient signalé des pertes lors de combats contre le M23, l'Afrique du Sud étant le pays le plus touché, avec 14 soldats tués.
Le 6 février 2025, deux semaines après ces pertes survenues lors d'affrontements autour de Sake et de Goma, dans la province du Nord-Kivu, le président malawite Lazarus Chakwera avait donné l'ordre à ses troupes de se préparer à un retrait de Goma et de ses environs dans l'est de la RDC.
Les unités de planification de la SADC guideront le commandant de la Force SAMIDRC dans l'élaboration d'un plan de retrait, conformément aux directives approuvées par les pays contributeurs.
Le M23, désormais intégré à l'Alliance Fleuve Congo (AFC), affirme que les forces de la SAMIDRC mènent des opérations conjointes avec les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), les milices Wazalendo et d'autres groupes armés autour de Goma.
Dans une déclaration datée du 12 avril 2025, le M23 soutient que ces actions " violent les accords existants avec la SADC et entravent la réhabilitation de l'aéroport de Goma, obligeant l'AFC/M23 à exiger le retrait immédiat des forces de la SAMIDRC. "
" Malgré notre retenue face à ces actes criminels persistants, l'AFC/M23 se voit contraint de reconsidérer sa position afin de prioriser la sécurité de la population congolaise ainsi que celle des éléments de la SAMIDRC présents dans les zones libérées ", poursuit la déclaration.
Des combats se poursuivent au nord de Goma depuis la semaine dernière. Il est probable que les forces gouvernementales congolaises et les milices Wazalendo, repliées dans le parc national des Virunga, soient actuellement en affrontement avec les rebelles du M23 dans cette région.
Le retrait terrestre complique considérablement la situation pour les troupes de la SAMIDRC, car l'itinéraire logistique à travers le Rwanda, qui n'avait pas été envisagé, s'avère particulièrement long et difficile. Les routes sont souvent en mauvais état, et tout dépend désormais de l'accord du Rwanda pour permettre ce passage.

IGIHE