Le jour où le Gen.Maj Kagame interpella le monde sur un génocide en cours à Kigali #rwanda #RwOT

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Le génocide contre les Tutsi débuta officiellement le 7 avril 1994, au lendemain de l'attentat contre l'avion du président Juvénal Habyarimana. Dès les premières heures, des massacres systématiques éclatèrent à travers le pays, en particulier dans la capitale, Kigali.

Le 8 avril 1994, le général-major Paul Kagame, alors commandant de l'ex-Armée patriotique rwandaise (APR), donna des instructions claires à ses commandants : lancer une offensive pour mettre un terme aux tueries. La décision est prise depuis le quartier général de l'APR, situé à Mulindi, dans la région de Byumba, puis immédiatement portée à la connaissance des diplomates étrangers et des organisations internationales.

Les premiers à recevoir l'ordre d'intervenir furent les soldats de l'APR positionnés au Parlement (CND), au cœur de Kigali.

Le 28 décembre 1993, un contingent de 600 soldats de l'Armée patriotique rwandaise (APR), dirigé par Charles Kayonga, quitta le quartier général de Mulindi pour rejoindre Kigali. Ce bataillon comptait parmi ses membres plusieurs officiers de haut rang, dont le général-major à la retraite Charles Karamba, alors capitaine, ainsi que Jacob Tumwine, Emmanuel Rugazora et Kwikiriza.

La mission initiale de cette unité était d'assurer la sécurité des politiciens du FPR-Inkotanyi qui devaient, conformément aux Accords d'Arusha, intégrer le gouvernement de transition.

Cependant, le 6 avril 1994, l'attentat contre l'avion du président Juvénal Habyarimana bouleversa profondément la donne. Alors qu'ils attendaient la mise en place du gouvernement de transition, les 600 soldats de l'APR stationnés à Kigali devinrent la cible d'attaques délibérées menées par l'armée gouvernementale, notamment depuis les camps militaires de Kanombe et de Kacyiru.

Lorsque le génocide contre les Tutsi éclata en avril 1994, les 600 soldats de l'APR déployés à Kigali reçurent une nouvelle mission de la part du général-major Paul Kagame : mettre un terme aux massacres.

Le bâtiment où ils étaient cantonnés â€" aujourd'hui siège du Parlement rwandais â€" devint rapidement un lieu de refuge pour les civils fuyant les tueries. Une partie des locaux fut réorganisée en centre médical improvisé afin de soigner les blessés, dans des conditions extrêmement précaires.

Malgré leur isolement et les attaques répétées, ces soldats tinrent leurs positions avec courage jusqu'au 11 avril 1994. Ce jour-là, le bataillon Alpha, basé dans le district de Gicumbi, arriva en renfort sous le commandement de Sam Kaka. Grâce à ce soutien, ils parvinrent à reprendre le contrôle de plusieurs zones de la capitale, sauvant ainsi de nombreuses vies.

L'objectif était clair : accélérer la progression militaire, vaincre les forces ennemies et repousser les milices Interahamwe qui massacraient les Tutsi à travers le pays.

Dans chaque zone libérée par l'APR, les soldats s'employaient à rétablir l'ordre et instaurer des espaces sécurisés pour accueillir les rescapés. Ils leur apportaient une aide immédiate : soins médicaux, nourriture, couvertures, ustensiles de base et vêtements.

Une attention particulière était portée aux enfants et aux blessés graves, qui étaient identifiés, isolés et pris en charge avec le plus grand soin. Ces efforts humanitaires étaient assurés par un petit groupe de soldats restés sur place pour garantir la sécurité, assistés par des cadres du FPR. Ces derniers administraient les premiers soins, cherchaient des médicaments, réconfortaient les survivants et leur apportaient un soutien psychologique. Ceux-ci s'attelaient également à collecter des informations sur d'éventuels rescapés encore cachés dans les environs.

Les soldats de l'Armée patriotique rwandaise (APR) menaient des opérations sur plusieurs fronts : ils affrontaient les ex-Forces armées rwandaises (ex-FAR) et les miliciens Interahamwe, tout en s'employant à secourir les Tutsi traqués à travers le pays, qu'ils ramenaient vers des zones sécurisées.

Un groupe spécial de soldats était chargé de mener les combats en première ligne. En plus de leurs missions militaires, ces combattants fouillaient systématiquement les maisons, les buissons, et les rues à la recherche de survivants â€" parfois terrés, parfois errants, souvent épuisés et traumatisés.

Les rescapés étaient ensuite conduits vers des postes de commandement des bataillons, où ils recevaient une assistance immédiate : nourriture, vêtements (beaucoup avaient été retrouvés nus ou en lambeaux), soins médicaux. Si nécessaire, ils étaient transférés vers des zones plus sûres, identifiées en amont par l'APR.

Ce groupe de soldats avait également pour mission d'identifier les zones de rassemblement où les Tutsi étaient destinés à être exterminés. Ces informations cruciales étaient immédiatement transmises au commandement du bataillon, afin qu'une opération de sauvetage puisse être planifiée et lancée sans délai.

Les officiers du commandement jouaient alors un double rôle : d'une part, évaluer la faisabilité d'une reprise immédiate de la zone ciblée ; d'autre part, si les conditions le permettaient, donner l'ordre de lancer un assaut qui permettrait de sauver des civils menacés.

Un exemple marquant est celui du stade Amahoro : après avoir identifié le danger, les forces de l'APR ont mené une offensive dans le quartier de Remera, ont repris le contrôle de la zone, et sont parvenues à sécuriser le stade, sauvant ainsi les nombreuses personnes qui y étaient réfugiées.

Lorsque la reprise immédiate d'un lieu était jugée trop risquée, des opérations nocturnes étaient planifiées. Ainsi, des interventions furent menées notamment à Saint-Paul, Saint-André et dans d'autres endroits dans la capitale.

Des éclaireurs précédaient les troupes pour collecter des renseignements militaires, repérer les positions des génocidaires et, lorsque les circonstances le permettaient, intervenir directement pour sauver des Tutsi en danger.

À Kigali, où les affrontements entre les forces de l'APR et celles du régime Habyarimana étaient particulièrement violents, les missions de recherche de survivants étaient essentiellement nocturnes. Le jour, les soldats se concentraient sur les combats ; dès la tombée de la nuit, ils lançaient des opérations de sauvetage dans les quartiers encore sous contrôle de l'ennemi, cherchant à libérer les civils piégés et à les conduire vers des zones sécurisées.

Si ces interventions courageuses ont permis de sauver de nombreux survivants, l'avancée militaire de l'APR s'est avérée tout aussi décisive, libérant Kigali et d'autres régions, mettant ainsi un terme au génocide contre les Tutsi.

Le 8 avril 1994, alors que les massacres contre les Tutsi s'intensifiaient, le Gén.Maj. Kagame, commandant de l'APR, interpella la communauté internationale pour une intervention urgente

IGIHE



Source : https://fr.igihe.com/Le-jour-ou-le-Gen-Maj-Kagame-interpella-le-monde-sur-un-genocide-en-cours-a.html

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