
Dans un communiqué publié ce jeudi 3 avril 2025, le porte-parole de l'AFC/M23, Lawrence Kanyuka, a affirmé que le groupe rebelle avait repositionné ses forces dans la région. Il a toutefois averti que toute agression de la part de Kinshasa entraînerait une riposte immédiate.
" L'Alliance du Fleuve Congo (AFC/M23) informe le peuple congolais que, contrairement aux rumeurs circulant sur les réseaux sociaux, nous avons appliqué notre décision de repositionner nos forces à Walikale et dans ses environs, conformément à notre communiqué de presse.
Si les forces du régime de Kinshasa persistent dans leurs provocations ou attaquent les civils dans les zones libérées ainsi que nos positions, le geste de bonne volonté entrepris sera immédiatement annulé, et nous éliminerons la menace à sa source. " a déclaré Kanyuka.
Cet avertissement fait suite aux accusations formulées par le M23 le 23 mars, affirmant que les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) avaient violé le cessez-le-feu en déployant des drones d'attaque à Walikale â€" une manœuvre que les rebelles perçoivent comme une menace directe aux efforts de paix dans l'est de la RDC.
" Contrairement à ce qui a été mentionné dans le communiqué de presse du dimanche 23 mars 2025, les FARDC et leurs forces alliées n'ont pas retiré leurs drones d'attaque de Walikale. Cette situation entrave le repositionnement des forces de l'AFC/M23 dans la région. " a insisté Kanyuka.
Il a également qualifié la présence persistante de ces drones d'" obstacle majeur au respect du cessez-le-feu ", mettant en garde contre le risque de compromettre les négociations de paix en cours.
Le M23 avait pris le contrôle de Walikale le 19 mars 2025, s'emparant notamment de la piste d'atterrissage de Kigoma, après avoir conquis plusieurs localités environnantes, dont Ngora, Kisima et Mubanda.
Par la suite, le groupe rebelle avait annoncé son retrait, qualifiant cette décision de " choix visant à créer un climat propice au dialogue politique ".
Malgré ce retrait, le M23 a appelé les autorités locales et les habitants à garantir la sécurité dans la région. Kanyuka a également averti que les rebelles pourraient revenir sur leur décision et réoccuper Walikale si les forces congolaises reprenaient leurs attaques contre les civils ou les positions du M23.
Par ailleurs, le gouvernement congolais et les rebelles du M23 doivent entamer des pourparlers directs le 9 avril 2025 à Doha, la capitale du Qatar, dans le cadre des efforts en cours pour rétablir la paix.
Cette rencontre marquera la première négociation directe entre les deux parties depuis que les rebelles ont pris le contrôle de deux capitales provinciales dans l'est du Congo.
Jusqu'à présent, Kinshasa s'était fermement opposé à toute idée de dialogue avec le groupe.
Une réunion initialement prévue en Angola le 18 mars dernier avait été brusquement annulée après que le M23 s'est retiré en signe de protestation contre les sanctions imposées par l'Union européenne à ses dirigeants.
Cependant, les efforts diplomatiques ont repris à la suite d'une rencontre inattendue à la mi-mars entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue Paul Kagame à Doha.
Depuis, le Qatar a joué un rôle de médiateur en organisant des réunions distinctes avec les délégations du gouvernement congolais et des rebelles, préparant ainsi le terrain pour les négociations directes à venir.

Alain Bertrand Tunezerwe
Source : https://fr.igihe.com/L-AFC-M23-met-en-garde-Kinshasa.html