Lors des événements commémoratif organisé au siège de l'EAC à Arusha, en Tanzanie, Nduva a rendu hommage aux plus d'un million de vies perdues en 100 jours, et a salué la résilience des survivants, qualifiant leur parcours de guérison de pardon et de réconciliation, de source d'inspiration pour la région.
"Malgré une douleur et un traumatisme profonds, ils ont choisi de pardonner et de se réconcilier. Ils incarnent l'espoir, le renouveau et sont une inspiration pour nous tous afin de nous engager à nouveau dans la devise : 'Plus jamais le génocide,'" a déclaré Nduva.
Évoquant les signes d'alerte glaçants â€" discours de haine, profilage ethnique, incitation à la violence et déshumanisation â€" la Secrétaire générale a mis en garde contre la persistance de ces schémas dans certaines régions du monde aujourd'hui, exacerbés par l'impact des réseaux sociaux, la propagation de la désinformation et les vulnérabilités socio-politiques plus larges.
" Le génocide n'est pas un événement spontané ; c'est un processus ", a-t-elle souligné, citant les huit étapes du génocide élaborées par le professeur Gregory Stanton. " Des interventions stratégiques et ponctuelles sont indispensables pour interrompre ce processus avant qu'il n'escalade en violence de masse. "
Ces dernières années, l'EAC a pris des mesures pour institutionnaliser des systèmes d'alerte précoce, notamment par la création d'un centre régional dédié et de hubs nationaux dans certains États partenaires. La Secrétaire générale a insisté sur la nécessité de renforcer et d'élargir ces systèmes, afin d'assurer une collecte, une analyse et une réponse rapides aux données recueillies.
Cet appel à un renforcement des mécanismes de prévention intervient dans un contexte marqué par des préoccupations croissantes concernant la montée des discours de haine et des tensions ethniques dans l'est de la République Démocratique du Congo. En particulier, les rebelles du M23 accusent le gouvernement congolais de mener une persécution ethnique à l'encontre des Tutsi congolais, exacerbant ainsi les tensions déjà vives dans la région.
L'EAC a appelé les États partenaires à renforcer leur collaboration au travers d'un mécanisme conjoint de prévention du génocide, conformément à l'article 5(2)(b) du Protocole sur la paix et la sécurité, et à garantir la justice pour les victimes en poursuivant sans relâche la responsabilité des auteurs.
" Alors que nous commémorons les atrocités de 1994, il est impératif que nous affrontions avec urgence et coordination les menaces actuelles. La prévention est une responsabilité collective â€" aucun pays n'est à l'abri ", a souligné la Secrétaire générale.
Depuis 2014, l'EAC abrite un Mémorial du génocide à son siège, afin d'honorer les victimes et de réaffirmer son engagement inébranlable au principe du "Plus jamais ça".
Le Secrétariat travaille également en étroite collaboration avec le gouvernement du Rwanda et des institutions internationales lors des activités commémoratives annuelles, notamment à travers la Marche symbolique du Souvenir.
IGIHE
Source : https://fr.igihe.com/La-Secretaire-Generale-de-l-EAC-appelle-a-renforcer-les-mecanismes-de.html
