Le département du ministère public chargé de la lutte contre le terrorisme a annoncé qu'Alphonse K. était poursuivi pour génocide, crimes contre l'humanité et complot en vue de commettre ces crimes.
Ancien responsable du département de médecine à l'ancienne Université du Rwanda (UNR), l'enquête à son sujet a été ouverte, après que son nom ait été évoqué dans les affaires des Drs Eugène Rwamucyo et Sosthène Munyemana.
Le Dr Rwamucyo, condamné à 27 ans de prison en octobre 2024, et le Dr Munyemana, condamné à 24 ans de prison en 2023, ont tous deux été reconnus coupables de génocide et de crimes contre l'humanité, commis dans l'ancienne préfecture de Butare.
Alphonse K. est accusé d'avoir encouragé les massacres de Tutsi lors d'une réunion à laquelle il a participé le 14 mai 1994 à Butare, en présence de Jean Kambanda, l'ex-Premier ministre du gouvernement intérimaire de l'époque.
Le ministère public a précisé que cet ancien professeur avait prononcé un discours incitant à commettre le génocide, et qu'un extrait de ce discours faisait partie des éléments de preuve à charge.
Il est également accusé d'avoir ordonné, depuis l'hôpital universitaire de Butare (CHUB), l'exécution ou l'expulsion des Tutsi qui s'étaient réfugiés dans l'établissement, ainsi que du personnel Tutsi travaillant sur place.
Son avocat, Marcel Ceccaldi, a déclaré à l'AFP que son client niait fermement les accusations portées contre lui.
Alphonse K., né en 1951, est arrivé en France en 2000, où il a obtenu la nationalité française. Il est actuellement assigné à résidence, avec un bracelet électronique, afin d'éviter toute tentative de fuite.
Alain Bertrand Tunezerwe
