
Dans un monde où l'autonomie et la dignité humaine devraient être des valeurs inaliénables, il semble que le destin de Gisèle, une femme brisée, soit devenu le miroir d'une tragédie, celle d'un pouvoir qui se fait tyrannie, d'une liberté qui se fait prisonnière.
Patrick Muyaya, pourtant porteur d'un discours de masculinité positive et de respect des droits, du Président Tshisekedi, se trouve acculé par ses propres contradictions. Le ministre, dont la parole se veut un modèle de gouvernance éclairée, semble oublier que dans le secret de son cur, tout homme, même le plus puissant, doit répondre à une simple vérité : l'amour, dans sa forme la plus pure, ne peut se contraindre.
L'amour qui s'achève n'est pas un fardeau, mais un droit légitime de partir. Et pourtant, sous la pression d'un égo blessé, ce droit est nié à Gisèle, qui, après avoir rompu, se trouve séquestrée pendant quarante-cinq longs jours, privant sa vie de sa dignité, réduisant son existence à une simple volonté de vengeance.
Mais Gisèle, que Muyaya veut faire taire, demeure la voix muette de celles qui, comme elle, ont osé prendre leur liberté face à un homme marié, face à un monde qui, parfois, croit que les femmes n'ont pas le droit de se libérer des chaînes de relations toxiques vouées à l'échec.
Que le ministre, qui se dit défenseur de la masculinité positive, se permette un tel traitement, c'est une souillure de la promesse du Président Tshisekedi. Comment comprendre qu'une femme puisse être punie pour l'acte même de reprendre le contrôle de sa vie ? Comment expliquer que celui qui est censé incarner le changement social se permette de se transformer en tyran, en bourreau des libertés d'autrui ?
L'un des principes les plus fondamentaux de notre humanité, c'est celui de l'autonomie. Personne n'a le droit de contraindre un autre être humain à vivre une souffrance pour avoir simplement exercé son droit à l'indépendance, pour avoir voulu quitter une relation devenue toxique.
En effet, Gisèle, comme toute femme, a non seulement le droit de partir, mais aussi celui de revendiquer son espace, son indépendance et sa propre vérité. Elle n'était pas une esclave du désir, mais une femme, avec ses propres rêves, ses propres choix. Il n'y a aucun prétexte, aucun excuse, qui justifie la privation de ce droit fondamental.
En vérité, la séquestration de Gisèle, qu'elle soit fondée sur des accusations d'espionnage ou non, n'enlève rien au fait que la liberté d'une personne doit être protégée à tout prix. Car quel que soit le prétexte, l'acte de la séquestrer devient une preuve irréfutable d'un système qui oublie l'humain derrière le pouvoir.
Elle n'était ni une ennemie de l'Etat ni une traîtresse, mais simplement une femme qui choisissait de quitter un homme qui ne pouvait la comprendre, une femme qui voulait reprendre son chemin sans être entravée par la violence des rapports de pouvoir.
Si Patrick Muyaya se veut l'incarnation de la masculinité positive, c'est dans l'épreuve des faits qu'il faut mesurer la vraie valeur de ses engagements. Le courage n'est pas dans la répression, mais dans la reconnaissance du droit de chacun à choisir librement son destin.
Gisèle Busima, par son seul acte de partir, a montré la véritable force. Et que cette force soit célébrée, que cette liberté retrouvée soit la lumière d'un nouveau matin, car aucune vérité, aucune justice, ne saurait être écrite dans le sang de l'oppression.

Tite Gatabazi
Source : https://fr.igihe.com/Patrick-Muyaya-sabote-la-masculinite-positive-de-Tshisekedi.html