Des militaires servent de boucs émissaires en RDC #rwanda #RwOT

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13 militaires sont condamnés à mort à Butembo pour " fuite devant l'ennemi " lors des affrontements avec le M23

Le 31 décembre 2024, à Butembo, dans l'Est de la République Démocratique du Congo, treize militaires des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont été condamnés à la peine capitale par un tribunal militaire.

Ces militaires avaient été jugés pour plusieurs faits graves, notamment la " fuite devant l'ennemi " en pleine bataille contre les rebelles de l'AFC/ M23. Cette avancée des insurgés dans le sud du territoire de Lubero a mis en lumière une série de dysfonctionnements internes au sein de l'armée congolaise et ses supplétifs.

Les vingt-trois militaires jugés étaient accusés de comportements déshonorants, dont la fuite sur le champ de bataille, la dissimulation de munitions de guerre, des tentatives de viol, du vol, la perte d'armes, la violation des consignes militaires et le meurtre de civils. Ces faits ont été examinés lors de deux jours d'audiences au Lubero Centre, situé à plus de 200 km au nord de Goma.

Sur les vingt-trois prévenus, treize ont été condamnés à la peine de mort, tandis que quatre autres ont écopé de peines de prison allant de 2 à 10 ans. Six ont été relaxés, faute de preuves suffisantes. Le porte-parole de l'armée, le lieutenant-colonel Mak Hazukay Mongba, a confirmé la sentence.

Les vingt-trois militaires jugés pour des actes déshonorants ne sont que la partie visible d'un dysfonctionnement bien plus profond au sein des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).

Si la fuite sur le champ de bataille, la dissimulation de munitions de guerre, les tentatives de viol et les vols sont des infractions graves, elles sont également symptomatiques d'une dégradation générale de la discipline au sein de l'armée. Un encadrement défaillant et une chaîne de commandement dysfonctionnelle sont les principaux moteurs de cette dérive.

Les soldats, censés faire preuve de courage et de loyauté envers leur pays, sont souvent laissés à eux-mêmes, sans un encadrement adéquat. L'absence de supervision, de contrôle régulier et de suivi des actions des militaires crée un environnement propice à des comportements inacceptables.

Dans ce contexte, les militaires se sentent abandonnés, et certains, faute de directives claires et de ressources suffisantes, peuvent être poussés à adopter des comportements déviants.

Le manque criant de discipline et de responsabilité au sein des FARDC est d'autant plus problématique qu'il touche directement la chaîne de commandement. Les supérieurs hiérarchiques, censés assurer la formation, la discipline et la sécurité des troupes, sont souvent déconnectés des réalités du terrain.

Les dysfonctionnements dans la gestion des ressources, notamment le manque d'équipements et de munitions, ainsi que l'absence de rémunération régulière des soldats, exacerbent ce problème. Par ailleurs, la corruption au sein de la hiérarchie militaire mine l'autorité des commandants, qui sont plus préoccupés par les détournements de fonds et le népotisme que par la discipline et le bien-être des troupes. Ce déficit de leadership, couplé à une culture de l'impunité, entraîne un affaiblissement de l'efficacité militaire. Les soldats, sans modèle à suivre, se retrouvent souvent dans des situations où leur moral et leur cohésion sont sérieusement affectés, rendant ainsi leur engagement dans les combats contre des groupes rebelles comme le M23 encore plus difficile.

Cependant, il est important de souligner qu'en dépit des condamnations, la question de la responsabilité dans les échecs militaires reste largement sous-évaluée. Derrière ces faits isolés, une réalité beaucoup plus complexe et systémique se cache.

Il n'y a pas de mauvais soldats, mais de mauvais chefs. Les défaillances sur le terrain sont souvent le reflet de la corruption, du manque de leadership et des divisions internes qui rongent les FARDC.

En effet, au sein de l'armée congolaise, le tribalisme, le favoritisme et les détournements de fonds sont des problèmes structurels qui impactent gravement l'efficacité des forces armées. Les militaires qui se battent sur le front sont souvent mal équipés, mal rémunérés et mal formés.

Beaucoup de soldats se retrouvent ainsi privés du strict minimum nécessaire pour mener leurs missions, ce qui les rend vulnérables et démoralisés.

L'absence de logistique de base, de salaires à temps, et le manque de soutien matériel, tels que des armes et des munitions en nombre suffisant, sont autant de facteurs qui peuvent expliquer des comportements perçus comme de la " lâcheté ".

Les militaires au front, pourtant prêts à sacrifier leurs vies pour défendre leur pays, sont souvent contraints de faire face à des conditions inhumaines et à des chefs incapables ou indifférents à leur sort. Cette situation a des conséquences dévastatrices, non seulement sur le moral des troupes, mais aussi sur l'efficacité de l'armée dans la lutte contre l'AFC/M23 bien organisés.

La condamnation de ces 13 militaires ne doit pas occulter la réalité de la gestion chaotique des forces armées congolaises, où les véritables responsables, à savoir ceux qui détournent les ressources et qui alimentent les divisions internes, restent souvent à l'abri des sanctions.

13 militaires sont condamnés à mort à Butembo pour " fuite devant l'ennemi " lors des affrontements avec le M23.

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/Des-militaires-servent-de-boucs-emissaires-en-RDC.html

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