Cette déclaration a été faite ce 28 novembre 2024, lors de la présentation du nouveau programme quinquennal destiné à promouvoir la technologie financière (FinTech), dans le cadre de l'ambition de transformer le Rwanda en un hub technologique de référence, tant au niveau régional qu'à l'échelle africaine. Ce programme prévoit d'attirer des investissements d'une valeur de 200 millions de dollars, de créer 7 500 nouveaux emplois et d'augmenter le nombre d'entreprises FinTech opérant dans le pays à 300 d'ici 2029, contre 75 en 2021. Cette initiative pourrait voir les entreprises de FinTech augmenter leur nombre de 30 % par an.
Le programme "Sandbox" permet aux entreprises souhaitant offrir des services financiers de tester leurs solutions de manière expérimentale. Celles-ci obtiennent une autorisation temporaire de la BNR pour lancer leurs services auprès d'un nombre restreint de personnes. Si l'essai s'avère concluant, elles peuvent obtenir une licence permanente pour opérer à une échelle plus large. Cette approche permet de tester des produits financiers innovants dans un environnement encadré, avant de les déployer sur le marché, assurant ainsi une conformité aux régulations et minimisant les risques pour les utilisateurs.
John Rwangombwa a précisé que ce programme est un élément clé pour atteindre les objectifs de croissance du secteur FinTech. " Ce programme offre une plateforme aux entreprises locales et internationales pour tester leurs projets innovants. Il constitue également un pont entre l'innovation et la confiance, deux piliers essentiels dans le secteur financier ", a-t-il déclaré.
Depuis le lancement du programme, dix entreprises FinTech ont déjà obtenu l'autorisation de proposer leurs services à grande échelle. Ces entreprises couvrent divers domaines, tels que le paiement électronique, les services de transfert d'argent, les prêts en ligne, et même des solutions d'assurances innovantes.
Le gouverneur de la BNR a aussi souligné que la croissance de ces entreprises témoigne de l'intégration réussie des services financiers numériques dans le paysage économique traditionnel. Il a ajouté que ce développement permet de rendre les services financiers accessibles à une plus large population, notamment dans les zones rurales où l'accès à la banque traditionnelle est souvent limité.
Le nombre d'entreprises offrant des services de paiement numérique au Rwanda a considérablement augmenté, passant de quatre en 2014 à 26 en 2024. Parmi elles, sept se concentrent sur les services de transfert d'argent via la technologie (les émetteurs d'argent électronique), tandis que 19 autres se spécialisent dans la facilitation des paiements (les agrégateurs de paiement).
Actuellement, près de 97 % des Rwandais possèdent un téléphone mobile, et 71,86 % ont accès à Internet. Les services financiers numériques, notamment via le mobile money, touchent désormais 93 % de la population. Toutefois, des disparités subsistent entre les sexes, les femmes utilisant ces services dans une moindre mesure que les hommes.
Le Rwanda se positionne ainsi comme un leader en matière de FinTech en Afrique, avec des initiatives stratégiques visant à accroître l'accès aux services financiers, en particulier pour les populations rurales et les segments de la société moins bancarisés. Le programme "Sandbox" continue de jouer un rôle fondamental dans l'essor du secteur, en offrant un espace sécurisé pour l'expérimentation et l'intégration d'innovations dans le système financier rwandais.
Alain Bertrand Tunezerwe
Source : https://fr.igihe.com/Le-Rwanda-renforce-son-ecosysteme-FinTech-avec-le-programme-Sandbox-de-la.html