Dans son discours, Nderitu a abordé plusieurs types de crimes liés au génocide, notamment la propagation de la haine, les discours incitant à la violence, le déni du génocide contre les Tutsis et les conflits interminables qui alimentent les divisions et la violence. Elle a insisté sur le fait que l'une des voies les plus efficaces pour prévenir ces crimes est d'encourager les dialogues constructifs et de promouvoir l'unité des communautés, plutôt que de les diviser.
" Participer à des discussions ouvertes et être des leaders dans la réconciliation, plutôt que de diviser les communautés, est l'un des moyens les plus efficaces pour promouvoir l'unité et prévenir les crimes qui conduisent au génocide ", a affirmé Nderitu.
Elle a précisé que ces dialogues doivent se fonder sur l'échange d'informations constructives, la compréhension des problèmes sociaux, la recherche rapide de solutions et la réconciliation des communautés en conflit. " L'engagement en faveur du dialogue doit être au cur de notre action pour prévenir la haine et la violence, et pour promouvoir l'unité au sein des sociétés ", a-t-elle ajouté.
Ce discours a été prononcé dans le cadre des cérémonies de commémoration du génocide contre les Tutsi au Rwanda, sous le thème : " Renforcer le dialogue et la réconciliation pour prévenir le génocide et les crimes connexes ". Nderitu a rappelé que la commémoration des victimes du génocide contre les Tutsi au Rwanda sert de puissant rappel des conséquences dramatiques des divisions sociales et ethniques, et souligne la nécessité de les éviter à tout prix.
" Nous avons la responsabilité de nous souvenir des victimes innocentes et de soutenir les survivants, tout en réfléchissant à ce qui a conduit à ce génocide ignoble et atroce. Cela doit nous rappeler l'importance de promouvoir le dialogue et la réconciliation, afin d'éviter que de tels événements tragiques ne se reproduisent, ni au Rwanda ni ailleurs dans le monde ", a-t-elle déclaré.
Elle a également évoqué l'utilisation du terme " génocide " cette année et dans les années précédentes, insistant sur le fait que certains groupes continuent de courir le risque de subir des crimes liés au génocide si des mesures fermes ne sont pas prises pour prévenir la haine et la violence. " L'utilisation du terme 'génocide' est cruciale, car elle nous rappelle que certaines communautés sont encore exposées à des dangers liés aux crimes génocidaires ", a conclu Nderitu.
Le directeur général d'AEGIS Trust, Freddy Mutanguha, a également pris la parole pour souligner l'importance de tenir ces discussions au Mémorial du génocide de Kigali, un lieu où reposent plus de 250 000 victimes du génocide contre les Tutsi de 1994. " Organiser ces discussions ici, au Mémorial du génocide, est un choix symbolique puissant. Ce lieu témoigne des conséquences dramatiques de l'inaction face aux crimes contre l'humanité ", a déclaré Mutanguha.
Il a ajouté que le Mémorial est un symbole de la résilience du peuple rwandais. Selon lui, ces discussions doivent être centrées sur la prévention des divisions. " Avoir un espace dédié à l'enseignement du dialogue et de la réconciliation est essentiel pour éviter les divisions, en particulier parmi ceux qui ont été touchés par les conséquences tragiques de ces crimes ", a-t-il ajouté.
Les échanges lors de cet événement ont mis en avant l'importance du dialogue et de la réconciliation dans la prévention des conflits et la résolution des différends, sans nourrir la haine ou l'hostilité. Les participants ont souligné l'importance de fournir un soutien psychologique aux individus et aux communautés affectées par le passé, plutôt que de les laisser se perdre dans leurs douleurs et traumatismes.
Les discussions ont également porté sur la manière de renforcer la solidarité entre les communautés et de fournir les outils nécessaires pour surmonter les blessures du passé et construire un avenir commun. En sensibilisant et en éduquant les populations sur la prévention du génocide, les organisateurs espèrent bâtir une société plus unie, où les divisions sociales et ethniques ne peuvent plus germer.
Cet événement a donc offert un espace essentiel pour réfléchir aux leçons du passé et aux mesures à prendre pour éviter la répétition des horreurs du génocide. Le dialogue et la réconciliation sont devenus des leviers fondamentaux dans le but de renforcer la paix et garantir qu'aucune autre communauté ne souffre des conséquences d'une violence génocidaire.
Les organisateurs espèrent que cette rencontre marquera un tournant dans les efforts mondiaux pour prévenir le génocide, et que les enseignements tirés du Rwanda serviront de modèle pour d'autres régions du monde confrontées à des tensions similaires. La commémoration, la réconciliation et le dialogue sont désormais au cur des stratégies de prévention du génocide, visant à construire un avenir de paix et d'unité pour tous.
Alain Bertrand Tunezerwe