Depuis la détection des premiers cas le 27 septembre 2024, le Rwanda a enregistré 36 contaminations, dont sept nouveaux cas entre le 27 septembre et le 2 octobre. Parmi les personnes infectées, 25 sont toujours hospitalisées, sous étroite surveillance médicale. Malheureusement, la maladie a déjà fait 11 victimes, la dernière en date étant décédée le 2 octobre.
Le Dr Yvan Butera, Secrétaire d'État au Ministère de la Santé, a indiqué que 410 personnes ayant été en contact avec des patients infectés sont actuellement suivies de près pour des tests de dépistage. Les premiers résultats de ces tests se sont avérés négatifs, mais des analyses supplémentaires sont en cours pour s'assurer qu'il n'y a pas de nouvelles infections.
Face à la gravité de la situation, les autorités sanitaires du pays intensifient leurs efforts pour endiguer l'épidémie. Le Centre National de Santé (RBC) a précisé qu'il n'existe actuellement ni traitement spécifique ni vaccin homologué pour le virus de Marburg, mais que des essais cliniques pour des vaccins et des médicaments ont atteint un stade avancé. En attendant, les soins administrés aux malades visent à atténuer les symptômes, ce qui, lorsqu'il est fait rapidement, augmente considérablement les chances de survie.
Le Dr Butera a annoncé que des essais pour vacciner et traiter les populations à risque débuteront très bientôt : " Nous sommes sur le point de commencer ces essais afin de protéger ceux qui sont le plus exposés au danger. "
Dans une interview accordée à IGIHE, le Ministre de la Santé, Dr Sabin Nsanzimana, a révélé que les premières vaccinations pourraient commencer d'ici deux semaines, en ciblant initialement les personnes hospitalisées. " Nous prévoyons de lancer cet essai dans les prochains jours, avant même deux semaines, bien que la date exacte reste à confirmer ", a-t-il déclaré.
Les vaccins et médicaments utilisés dans ces essais sont encore en phase finale de développement, a expliqué Dr Nsanzimana, qui a souligné l'importance de la collaboration avec l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). " Les vaccins sont en dernière phase de recherche clinique, et des médicaments ont également été développés pour lutter contre ce virus, bien qu'ils ne soient pas encore disponibles sur le marché. Nous travaillons étroitement avec l'OMS pour accélérer le processus. "
Le mystère demeure quant à l'origine de l'introduction du virus au Rwanda. Le Ministre Nsanzimana a affirmé que des enquêtes sont en cours pour élucider ce point, et a rassuré la population que dès que la source de l'épidémie sera connue, les citoyens en seront informés.
Les personnes les plus vulnérables à l'infection par le virus de Marburg sont les professionnels de santé, ceux qui manipulent les corps des personnes décédées du virus lors des funérailles, ainsi que les individus ayant été en contact étroit avec des malades symptomatiques.
Les premiers signes de la maladie sont souvent similaires à ceux d'autres infections comme le paludisme ou la fièvre typhoïde, avec des symptômes tels que forte fièvre, maux de tête sévères, douleurs musculaires, fatigue extrême, vomissements et diarrhée. Le virus se transmet principalement par contact direct avec les fluides corporels ou le sang d'une personne infectée, ou encore par le biais d'objets et surfaces contaminés par ces fluides.
La RBC a toutefois précisé que les personnes infectées qui ne présentent pas encore de symptômes ne sont généralement pas considérées comme très contagieuses.
Avec l'augmentation rapide du nombre de cas et le risque de propagation, les autorités rwandaises sont engagées dans une course contre la montre pour contenir l'épidémie de Marburg. Les essais de vaccination et de traitement représentent une lueur d'espoir pour limiter l'impact de cette crise sanitaire qui met déjà à rude épreuve les infrastructures de santé du pays.
Alain-Bertrand Tunezerwe