Ce vendredi, le président Cyril Ramaphosa, fidèle à ses prérogatives constitutionnelles, se prépare à signer ce texte contesté, malgré le grondement croissant au sein de l'Alliance démocratique. Ce parti de centre-droit, emmené par son charismatique leader et ministre de l'Agriculture, John Steenhuisen, a réaffirmé, dans un souffle d'indignation, son opposition farouche à cette loi, menaçant ainsi la fragile stabilité d'un gouvernement tissé de compromis.
L'Alliance démocratique, jadis premier bastion de l'opposition sud-africaine, avait déjà exprimé son refus lors des négociations qui virent naître ce gouvernement de coalition. Le cur de leur désaccord réside dans l'épineuse question de l'autonomie des écoles publiques. En retirant à ces établissements la liberté de choisir leur politique linguistique, la loi en gestation éveille des craintes profondes, celles d'une perte d'identité et de choix pour les communautés locales.
Dans un ton grave et solennel, Steenhuisen, tel un prophète en quête de justice, a dénoncé les " implications destructrices " que cette signature pourrait avoir sur l'édifice gouvernemental. Ses mots, portés par l'urgence d'une conviction, vibrent dans l'air comme une mise en garde contre un avenir incertain.
Mais du côté de la présidence, le calme demeure. Le porte-parole, écho distant des volontés du chef de l'État, a rappelé que la signature du texte n'est rien d'autre que l'accomplissement d'un devoir légal. Ramaphosa, homme de la loi, ne saurait reculer pour des motifs politiques. Et dans un appel à la sagesse et à la retenue, il a exhorté les alliés du gouvernement à ne point ébranler cette unité naissante, simplement pour une dispute autour d'une loi.
Tite Gatabazi