Lors de sa visite au Rwanda, Nderitu s'est rendue au camp de transit de Nkamira, où des réfugiés congolais tutsi lui ont raconté les difficultés qu'ils ont traversées avant de fuir leur pays vers le Rwanda
Elle a déclaré : " Les témoignages que nous avons entendus dessinent un tableau profondément inquiétant des attaques systématiques et indiscriminées contre les civils, y compris sur des bases ethniques. Ce conflit a déjà causé un nombre dévastateur de morts, de blessés et de personnes déplacées. Les dynamiques actuelles dans la région, y compris la prolifération des discours de haine, pourraient entraîner d'autres tueries. Les facteurs de risque pour le génocide et les crimes connexes, alimentés par un climat d'impunité, restent extrêmement élevés. "
Elle a souligné que les réfugiés, hommes, femmes et enfants, ont partagé leurs expériences les plus douloureuses, et demandent que leurs histoires soient connues du monde entier, afin de ne pas être oubliées et de susciter des actions pour qu'ils puissent retourner chez eux.
Une jeune fille qui tenait un bébé dans ses bras, a raconté avoir été violée par des miliciens FDLR, ce qui a conduit sa famille à la renier lorsqu'elle est tombée enceinte. Elle a marché pendant des mois pour atteindre le Rwanda en quête de sécurité.
Nderitu a expliqué que la violence actuelle contre les Tutsi congolais provient en grande partie de l'incapacité de la RDC à gérer les Rwandais qui ont fui vers l'est du pays après avoir participé au génocide de 1994, formant des groupes armés tels que les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), au moins plus de 400 Rwandais recherchés par la justice se trouvent en RDC.
Elle a insisté sur la nécessité d'arrêter ces violences et de poursuivre les auteurs des crimes dans l'est de la RDC : " La poursuite des criminels est la première étape pour briser le cycle de l'impunité et la répétition des atrocités. "
La Conseillère spéciale de l'ONU a révélé que sur les 1 148 personnes recherchées pour leur participation présumée au génocide contre les Tutsi, 408 se trouvent en RDC.
" Il est inacceptable que ces personnes n'aient pas encore été jugées. Cette impunité continue de saper la mission de mon bureau. "
Nderitu a affirmé que son bureau collabore avec toutes les parties concernées pour assurer la justice pour les auteurs de génocide et de crimes connexes, et pour fournir une forte dissuasion contre les futurs auteurs de ces crimes.
À la fin de 2022, Nderitu s'était déjà rendue dans l'est de la RDC, où elle avait entendu des témoignages de Congolais persécutés en raison de leur appartenance ethnique.
Elle avait notamment demandé la neutralisation des FDLR, responsable de l'insécurité persistante dans cette région.
Bazikarev