La reddition du colonel Dunia Ntamugabumwe ou le crépuscule des seigneurs de guerre #rwanda #RwOT

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Cet ancien seigneur de guerre, dont le nom résonnait comme un synonyme de résistance armée et d'autonomie territoriale, vient de déposer les armes et de se rallier au Mouvement AFC/M23, emportant avec lui des hommes de troupes et un arsenal conséquent.

Ce geste, loin d'être anodin, traduit une bascule historique : celle d'un chaos armé qui se mue progressivement en projet politique structuré, porté par une vision d'ordre, de réforme et de pacification durable.

La portée symbolique de cet acte est immense. Dans un paysage fragmenté où pullulent des milices aux allégeances mouvantes, la décision d'un chef de guerre de l'envergure de Ntamugabumwe d'intégrer les rangs d'un mouvement organisé et porteur d'un discours politique cohérent, est l'indice d'une mutation profonde des mentalités militaires dans les territoires du Kivu.

La logique du vivre en armes, autrefois instrument de survie et d'autorité, cède désormais la place à une quête d'intégration dans une structure hiérarchisée, disciplinée et visionnaire.

Le colonel Dunia, naguère symbole d'indiscipline endémique et d'atomisation du pouvoir local, reconnaît ainsi dans l'AFC/M23 non pas un simple groupe armé, mais l'émergence d'un ordre politico-sécuritaire nouveau, porteur d'un discours réformateur et d'un dessein étatique.

Sa reddition traduit le désaveu du modèle archaïque du seigneur de guerre, celui du chef retranché dans son bastion, exerçant une souveraineté illusoire par la peur et la prédation au profit d'une dynamique structurée où la force armée devient instrument de stabilisation et non de fragmentation.

L'événement vient également consacrer la stratégie de séduction et d'intégration du mouvement AFC/M23, qui, au lieu de s'enfermer dans une logique de confrontation aveugle, a choisi la voie de l'encadrement des forces éparses et de leur transformation en vecteurs d'un projet collectif.

Le ralliement de Dunia NTAMUGABUMWE s'inscrit ainsi dans une logique d'assainissement sécuritaire, où la consolidation de l'autorité territoriale se substitue aux rivalités claniques et aux économies de guerre.

Les images diffusées par la cellule de communication du gouvernorat du Nord-Kivu ne laissent aucun doute : il ne s'agit plus d'une reddition forcée, mais d'un ralliement réfléchi, mû par la reconnaissance de la légitimité politique et militaire du mouvement. Le ton apaisé du colonel Dunia, dans sa brève allocution, trahit la conscience d'un temps révolu : celui de la fragmentation du pouvoir par les armes.

Au-delà de l'événement, c'est toute la symbolique du Nord-Kivu qui se trouve reconfigurée. Le champ de bataille se métamorphose en chantier de reconstruction politique. La jungle des ambitions personnelles cède la place à l'ébauche d'une administration militaire disciplinée. En d'autres termes, le chaos s'ordonne.

Ainsi, la reddition de Muzalendo n'est pas simplement la fin d'un cycle de violence : elle est le signe avant-coureur d'une refondation. Une ère où la force armée ne sera plus synonyme d'anarchie, mais d'unité ; où la lutte armée, autrefois désespérée, se fera désormais vecteur d'un renouveau structuré.

En rejoignant l'AFC/M23, Dunia Ntamugabumwe semble avoir compris qu'il est vain de régner sur des ruines. Désormais, l'histoire du Nord-Kivu s'écrit moins à la pointe des kalachnikovs qu'à la lumière d'un projet de reconstruction politique et sociale, porté par ceux qui, hier encore, s'affrontaient dans l'ombre des collines.

La reddition du colonel Dunia Ntamugabumwe, dit Muzalendo, marque un tournant dans le Nord-Kivu

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/La-reddition-du-colonel-Dunia-Ntamugabumwe-ou-le-crepuscule-des-seigneurs-de.html

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