
Dans son courrier, transmis à l'Agence France-Presse avant même que l'Élysée ne le reçoive officiellement, Netanyahu déplore la " montée alarmante de l'antisémitisme en France " et reproche au gouvernement français son " manque d'actions décisives pour y faire face ".
Le chef du gouvernement israélien cite plusieurs incidents récents, allant du saccage de bureaux de la compagnie 'El Al' à Paris à l'agression d'un homme juif à Livry-Gargan en 2017, en passant par des attaques contre des rabbins dans les rues de la capitale. " Ces incidents ne sont pas isolés. Ils constituent une plaie ", écrit-il.
Selon Netanyahu, les déclarations de Macron en faveur de la reconnaissance d'un État palestinien ont aggravé la situation. " Votre appel à un État palestinien alimente ce feu antisémite [â¦]. Cela récompense la terreur du Hamas, renforce son refus de libérer les otages, encourage ceux qui menacent les Juifs français et favorise la haine des Juifs qui rôde désormais dans vos rues ", accuse-t-il.
Le Premier ministre israélien compare ensuite la posture de Macron à celle du président américain Donald Trump, qu'il loue pour son " combat " contre l'antisémitisme, tout en appelant le chef de l'État français à agir avant la nouvelle année juive, le 23 septembre 2025.
Qualifiant ces accusations " d'abjectes " et " d'erronées ", la présidence française a rétorqué dans un communiqué : " C'est un moment pour le sérieux et la responsabilité, pas pour la confusion et la manipulation. La France protège et protégera toujours ses citoyens juifs. ", ajoutant que les propos de Netanyahu " ne demeureront pas sans réponse ", sans donner de précisions sur la manière dont Paris entend réagir.
Cette polémique intervient alors que les relations diplomatiques sont déjà tendues depuis que la France a annoncé fin juillet qu'elle reconnaîtrait la Palestine à l'Assemblée générale de l'ONU en septembre.
De son côté, l'autorité palestinienne a soutenu Emmanuel Macron, dénonçant les accusations israéliennes comme " injustifiées et hostiles à la paix et au consensus international sur le principe d'une solution à deux États ". Elle a également dénoncé la confusion entretenue entre critique de l'occupation israélienne et antisémitisme, soulignant que " personne n'est dupe ".
Netanyahu s'en prend également à l'Australie
Mardi soir, Netanyahu a également critiqué le Premier ministre australien Anthony Albanese, accusé d'avoir " trahi Israël " et " abandonné " la communauté juive d'Australie après avoir exprimé son soutien à la reconnaissance d'un État palestinien.
" Je ne prends pas ces choses personnellement. Je traite les dirigeants d'autres pays avec respect et j'agis avec eux de manière diplomatique " a répondu Albanese.
Historiquement, la France et l'Australie ont été des alliées proches d'Israël, participant à des exercices conjoints et à une coopération en matière de défense avec l'État hébreu.

IGIHE