Dans une publication récente, le journaliste annonce le report de la signature tant attendue de la Déclaration de Principes entre le gouvernement de Kinshasa et la coalition politico-militaire AFC/M23. Initialement prévue pour ce vendredi à 21 heures, l'échéance aurait été différée au lendemain samedi, à 11 heures.
Au-delà du simple glissement calendaire, ce report suscite déjà une myriade d'interrogations. Est-il l'effet d'ultimes divergences non résolues entre les parties ? D'un désaccord sur la formulation de certains engagements ? D'une pression extérieure silencieuse, mais agissante ? Ou plus subtilement encore, d'un besoin calculé de temporisation pour affiner la portée politique du moment ?
Car il ne s'agit pas d'un acte anodin, mais bien d'un jalon symbolique dans une séquence diplomatique cruciale, où chaque mot pesé, chaque geste orchestré, peut sceller ou compromettre des mois de pourparlers discrets.
La Déclaration de Principes représente, dans cette phase délicate, une charpente politique destinée à définir les fondations d'un engagement mutuel à sortir du cycle infernal des violences dans l'Est du pays. Elle est censée tracer les lignes d'un horizon de réconciliation, si ce n'est encore de paix véritable.
Dans un climat régional saturé de tensions, où les alliances mouvantes, les accusations croisées et les interventions étrangères complexifient chaque démarche, ce report, fût-il de quelques heures, revêt une résonance particulière. Il témoigne à la fois de la fragilité du processus engagé et de la prudence, peut-être salutaire, des protagonistes à ne point sceller dans la hâte une entente que l'Histoire pourrait un jour scruter à la loupe.
Il serait néanmoins prématuré d'y voir un signe d'échec. La patience est parfois la seule clef de la solidité des édifices politiques. Si ce délai permet d'aboutir à une formulation plus juste, à un consensus plus authentique, à un engagement plus sincère, alors il doit être accueilli non comme un recul, mais comme une respiration nécessaire avant le saut dans l'inconnu du dialogue.
Ce samedi, à l'heure dite, le monde observera Goma, Doha ou Kinshasa, selon où se tient la scène, avec la retenue des grands moments de bascule. Le sort de l'Est congolais, épicentre meurtri d'une instabilité chronique, mérite plus qu'un simple accord de circonstance. Il appelle une parole lucide, un courage réciproque, et une volonté ferme de tourner la page du chaos.
A l'aube du lendemain, peut-être verrons-nous poindre les premiers mots d'une promesse tenue.
Tite Gatabazi
Source : https://fr.igihe.com/L-attente-suspendue-de-Doha-entre-mefiance-et-espoir-fragile.html
