Des milliers de Burundais victimes de traite humaine en Arabie Saoudite #rwanda #RwOT

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Selon une enquête menée par 'Ukweli Coalition Media Hub', 'Africa Uncensored' et le site 'Afrique XXI', pas moins de 17 000 Burundais ont été victimes de traite humaine et de mauvais traitements une fois sur place.

Avant l'accord, le recrutement se faisait principalement par des intermédiaires informels. Cet accord visait à mieux encadrer le départ de ces travailleurs en instaurant des agences agréées. Depuis, 27 agences légales d'émigration ont vu le jour au Burundi, dont certaines seraient dirigées par des personnalités considérées comme proches du pouvoir, selon l'enquête. Elles collaborent avec des agences saoudiennes qui placent ces travailleurs, principalement de jeunes femmes, comme domestiques chez des particuliers.

Dans les villages, des agents viennent recruter ces femmes en leur promettant un salaire attractif. Avant le départ, elles suivent une formation pour apprendre les coutumes saoudiennes, notamment celles liées au travail domestique. En principe, tout le processus est entièrement pris en charge : le billet d'avion et les frais sont couverts par l'agence burundaise, qui les confie ensuite à une agence partenaire en Arabie Saoudite.

Mais une fois sur place, la réalité est bien différente. D'après plusieurs témoignages, les employeurs confisquent les passeports des travailleuses, les transformant ainsi en prisonnières. En cas de maladie ou de désaccord avec l'employeur, elles sont souvent renvoyées sans ressources et sans moyen de rentrer.

Certaines se retrouvent enfermées dans des " maisons de transit " qui s'apparentent à de véritables prisons, le temps qu'on décide si elles seront replacées chez un autre employeur ou rapatriées. Cette attente peut durer des semaines, voire des mois, faute d'argent pour payer le billet de retour.

Officiellement, entre 2022 et 2023, environ 2 000 à 3 000 Burundais seraient rentrés, mais de nombreux autres resteraient bloqués, souvent sans ressources pour revenir. L'enquête signale également que des travailleuses originaires du Kenya se trouvent dans des conditions similaires.

Un rapport américain avait déjà tiré la sonnette d'alarme sur ces cas de traite humaine dès 2023. Pourtant, ni le ministère des Affaires étrangères du Burundi ni les agences de recrutement burundaises n'ont souhaité commenter ces révélations. Ces dernières rejettent les accusations, affirmant qu'il ne s'agit que de cas exceptionnels.

Le silence persiste même dans les situations les plus tragiques : une jeune Burundaise est décédée en Arabie Saoudite, mais ni l'ambassade ni l'État burundais n'ont accepté de rapatrier son corps. Sa famille aurait subi des pressions pour qu'elle soit enterrée discrètement sur place.

Par ailleurs, face aux menaces et aux pressions exercées, aucune des victimes ne prévoit d'engager de poursuites judiciaires.

Au moins de 17 000 Burundais ont été victimes de traite humaine et de mauvais traitements en Arabie Saoudite, selon une enquête menée par 'Ukweli Coalition Media Hub', 'Africa Uncensored' et le site 'Afrique XXI'

Alain Bertrand Tunezerwe



Source : https://fr.igihe.com/Des-milliers-de-Burundais-victimes-de-traite-humaine-en-Arabie-Saoudite.html

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