
Le 13 mars dernier, les dirigeants des pays membres ont acté la suspension de leur mission militaire en RDC et ont demandé un rapatriement progressif des troupes impliquées, notamment celles d'Afrique du Sud, de Tanzanie et du Malawi. Ces forces avaient cessé toute coopération avec l'armée congolaise depuis que les rebelles du M23 aient pris le contrôle de plusieurs localités, dont Sake et Goma, à la fin janvier 2025.
Depuis lors, les troupes de la SADC sont cantonnées dans différents camps de l'est congolais, sous la protection du mouvement rebelle M23, regroupé au sein de la coalition AFC. Ce dernier leur fournit assistance humanitaire de base, incluant nourriture, eau et médicaments.
Afin de faciliter leur retrait, la SADC a sollicité l'autorisation du Rwanda pour le transit de ses contingents par son territoire. Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a confirmé que Kigali avait reçu, bien que la date précise du départ des troupes reste à déterminer.
Parallèlement, une équipe technique conjointe a été mise en place à l'issue d'une réunion tenue le 11 avril dernier à Dar es Salaam entre les chefs d'état-major d'Afrique du Sud, du Malawi et de Tanzanie. Selon le général sud-africain Rudzani Maphwanya, ce groupe est chargé d'accélérer la planification logistique du retrait, une tâche qu'il a qualifiée d'urgente. " Nous avons convenu qu'il faut aller vite pour permettre à nos soldats de rentrer dans les plus brefs délais ", a-t-il déclaré dans une interview à SABC News.
Un accord préalable entre la SADC et l'AFC/M23 prévoyait l'utilisation de l'aéroport international de Goma comme point de sortie pour les troupes. Toutefois, ce plan a été compromis par l'état de l'aérodrome, suspecté d'avoir été endommagé lors des récents affrontements, et par l'absence du gouvernement congolais dans l'accord de sécurisation de l'aéroport.
La situation s'est davantage complexifiée après l'attaque du 11 au 12 avril 2025, menée à l'ouest de Goma par les Forces armées de la RDC (FARDC), appuyées par les milices FDLR et Wazalendo. L'assaut a fortement détérioré les relations entre la SADC et l'AFC/M23, ce dernier exigeant le retrait immédiat des troupes de la région, les accusant d'avoir indirectement soutenu les FARDC.


Alain Bertrand Tunezerwe