La diplomatie en déroute et le naufrage verbal de Madame Kayikwamba #rwanda #RwOT

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Tel semble être désormais le fardeau de Madame Thérèse Kayikwamba Wagner, actuelle ministre des Affaires 'étranges " de la République Démocratique du Congo, qui, depuis quelques mois, s'illustre par des prises de parole dont l'incongruité n'a d'égale que l'embarras croissant qu'elles suscitent parmi ses interlocuteurs.

Sous le poids des charges écrasantes d'une diplomatie de crise, qu'elle peine manifestement à maîtriser, la ministre s'égare en déclarations décousues et approximations historiques hasardeuses, allant jusqu'à proférer, en des arènes aussi solennelles que le Conseil de sécurité des Nations unies, des assertions qui confinent au délire verbal.

Déjà, le 30 novembre 2022, la Conseillère spéciale de l'ONU pour la prévention du génocide sonnait l'alarme face à l'escalade de la violence dans l'Est de la RDC et rappelait avec gravité que les atrocités passées imposaient à la communauté internationale un devoir imprescriptible de vigilance. Les propos alors tenus par la diplomatie congolaise, loin de s'inscrire dans cette exigence de retenue et de lucidité, venaient au contraire en troubler la portée par leur tonalité désordonnée.

" Les abus qui se produisent actuellement dans l'Est de la RDC, y compris le ciblage de civils en raison de leur appartenance ethnique ou de leur affiliation présumée aux parties belligérantes, doivent cesser. Notre engagement collectif à ne pas oublier les atrocités passées constitue une obligation d'empêcher qu'elles ne se reproduisent ", a-t-elle souligné.

C'est dans ce contexte délétère que Madame Kayikwamba s'est risquée à évoquer, de manière pour le moins imprudente, qu'aucune communauté n'est persécutée en RDC.

Et passant du coq a l'âne, elle invoque la tragédie des Hutus au Burundi en 1994, un sujet d'une extrême sensibilité et dont l'instrumentalisation diplomatique est non seulement périlleuse mais moralement indéfendable.

Si la manœuvre visait à s'attirer les bonnes grâces du Président burundais, elle s'est soldée par un échec manifeste : la ficelle, trop visible, n'aura échappé à personne et a suscité le malaise au sein même des cénacles diplomatiques où la prudence est pourtant de rigueur.

Le constat est sans appel : ce périple international, émaillé de déclarations à l'emporte-pièce et d'initiatives malheureuses, n'a nullement contribué à redorer le blason du Président Tshisekedi ni à restaurer la crédibilité d'une diplomatie congolaise vacillante, déjà éprouvée par les convulsions internes, les tensions régionales et une ministre zélée et incompétente.

Pis encore, il aura accentué l'impression d'un appareil diplomatique déliquescent, livré à des élans d'improvisation et à des calculs maladroits, là où l'heure aurait exigé hauteur de vue, rigueur analytique et parole maîtrisée.

Que reste-t-il, dès lors, de cette diplomatie congolaise ? Un instrument dévoyé, prisonnier de ses contradictions et dont les représentants les plus en vue s'illustrent par une parole dissonante, symptomatique d'une crise de gouvernance et de vision stratégique.

Kayikwamba Wagner, ministre des affaires étrangères de la RDC

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/La-diplomatie-en-deroute-et-le-naufrage-verbal-de-Madame-Kayikwamba.html

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