Les Forces armées sud-africaines (SANDF), fortes de plus de 1 500 soldats déployés dans l'Est de la RDC sous l'égide de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), avaient pour mission officielle d'appuyer l'armée congolaise dans la lutte contre les groupes armés.
Cependant, ce mardi 4 février 2025, la ministre de la Défense, Angelina Matsie Motshekga, et les officiers commandant les SANDF ont reconnu devant le Parlement qu'ils ne s'attendaient pas à être attaqués en RDC, qualifiant leur mission d'opération de maintien de la paix. Cette déclaration a aussitôt provoqué l'indignation des députés, à l'instar de Carl Niehaus, qui a dénoncé un véritable engagement militaire dissimulé sous un prétexte diplomatique.
"Il est stupéfiant que les SANDF aient cru qu'elles ne seraient pas prises pour cible, alors que la mission SAMIDRC de la SADC consiste à soutenir l'armée congolaise dans sa lutte contre les groupes armés. Nous sommes en guerre, pas en mission humanitaire ni de maintien de la paix. Si nous pensions être à l'abri des attaques, pourquoi avons-nous mis en place des mesures de protection pour nos soldats ? Cela témoigne d'une grave faille dans notre préparation," a-t-il déclaré.
La ministre Motshekga a admis que les troupes sud-africaines manquaient d'équipement adéquat, les empêchant de se défendre efficacement. Cette révélation a accentué la colère des parlementaires, qui ont vivement dénoncé la gestion des fonds publics alloués à cette mission.
"Notre pays ne peut pas dilapider l'argent des contribuables pour une mission aux objectifs flous. Que protégeons-nous réellement en RDC ? Ne pensez pas que vous vous adressez à des ignorants ou à des aveugles," a lancé un député, exigeant des explications précises sur les véritables motivations de l'engagement sud-africain.
"Un général nous avait annoncé un budget de 2 milliards de rands pour cette mission, mais aujourd'hui, vous affirmez que les fonds proviennent de la SADC. Qui dit la vérité ?" a-t-il poursuivi.
Les parlementaires ont exprimé leur profonde inquiétude face à la situation en RDC. La députée Tamarin (Tammy) Breedt a notamment exigé des clarifications sur les pertes humaines et la position des troupes sud-africaines sur le terrain.
"Nous avons perdu 14 soldats, et vous n'avez même pas mentionné les blessés. Nos troupes sont-elles encerclées par le M23 ? Quand rentreront-elles ? Je sais que les organisations humanitaires et les autres forces de la SADC ont quitté la zone, laissant uniquement nos soldats sur place. Avons-nous un plan pour les protéger, les renforcer ou les rapatrier ?" a-t-elle interrogé avec insistance.
D'après les informations disponibles, les troupes sud-africaines combattent actuellement aux côtés des Forces armées de la RDC (FARDC), qui collaborent avec le groupe terroriste FDLR. Une situation qui ne fait qu'alimenter les doutes et les interrogations sur la véritable nature de cette mission.
Face à ces révélations, les députés ont unanimement exigé le rapatriement immédiat des soldats sud-africains.
"Il n'y a aucune paix à rétablir là-bas. Arrêtez de nous tromper. Quel ennemi combattons-nous au prix de la vie de nos soldats ? Pouvez-vous nous les ramener ?" s'est indigné un député.
"Pouvez-vous nous expliquer clairement comment vous comptez organiser leur retour ?" a renchéri un autre.
Alors que de nombreuses questions restent sans réponse, les débats ont abouti à un constat unanime : le Parlement sud-africain estime avoir été trompé du début à la fin sur cette opération militaire.
Alain Bertrand Tunezerwe
