Dirigé par le Président zimbabwéen Emmerson Dambudzo Mnangagwa, le sommet s'est conclu par une résolution visant à organiser une réunion conjointe urgente avec la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) afin d'examiner la situation. Cette décision fait suite à une demande émise lors du sommet de l'EAC du 29 janvier 2025, au cours de laquelle les dirigeants régionaux s'étaient également réunis pour discuter de la détérioration des conditions sécuritaires en RDC.
Le sommet a réuni les dirigeants du Zimbabwe, du Botswana, de la RDC, de Madagascar, du Mozambique, de l'Afrique du Sud, de la Tanzanie, de la Zambie, du Lesotho, de l'Eswatini, de l'Angola, du Malawi et de la Namibie.
Une minute de recueillement a été observée en hommage aux soldats de la SADC ayant perdu la vie lors des récents affrontements, notamment dans la ville de Sake. Les soldats tombés au combat étaient principalement originaires de Tanzanie, du Malawi et d'Afrique du Sud.
Les forces de la SADC sont déployées au Nord-Kivu depuis décembre 2023, dans le cadre d'un accord avec le gouvernement congolais visant à éradiquer le groupe rebelle M23 et à reprendre les territoires sous son contrôle.
Les troupes engagées sous la Mission de la SADC en République démocratique du Congo (SAMIDRC) combattent aux côtés de l'armée congolaise (FARDC) et de groupes armés alliés, notamment les FDLR, une milice responsable du génocide contre les Tutsi au Rwanda en 1994. Cependant, elles font face à une résistance acharnée du M23.
À l'origine, 5 000 soldats avaient été envoyés, dont 2 900 sud-africains, qui dirigent la mission, et 2 100 provenant de Tanzanie et du Malawi. Cependant, leur présence n'a pas produit les résultats escomptés, le M23 continuant d'étendre son emprise, s'emparant récemment de villes telles que Sake et Goma.
En juin 2024, la SADC a renforcé son déploiement, portant ses effectifs à plus de 9 000 soldats, avec un apport supplémentaire de 2 600 militaires sud-africains, 750 tanzaniens et 1 000 malawites. Malgré ces renforts, la mission peine à déloger le M23, qui affirme défendre les communautés tutsi congolaises ciblées par les forces gouvernementales et les milices alliées.
Lors du sommet, les dirigeants ont reconnu que les objectifs initiaux du déploiement de la SADC n'avaient pas été atteints et ont réitéré la nécessité d'intensifier les efforts diplomatiques, notamment en soutenant les processus de paix de Luanda et de Nairobi.
Ils ont également appelé à un cessez-le-feu immédiat et à la restauration des services essentiels dans les zones touchées par le conflit, notamment l'eau, l'électricité et l'approvisionnement alimentaire.
Le sommet a mandaté l'Organe Troïka de la SADC chargé de la politique, de la défense et de la sécurité d'engager toutes les parties prenantes du conflit afin de négocier un cessez-le-feu et de faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire.
Enfin, les dirigeants ont exhorté les acteurs politiques et diplomatiques impliqués dans la crise à intensifier les efforts de dialogue, soulignant l'urgence d'une solution pacifique pour mettre fin aux violences en RDC.
IGIHE
Source : https://fr.igihe.com/La-SADC-appelle-a-un-sommet-conjoint-urgent-avec-l-EAC.html
