Déconfiture militaire de la SADC en RDC #rwanda #RwOT

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Leur audace les aveuglait, et dans une arrogance démesurée, ils se précipitèrent vers l'issue fatale. Mais le destin, implacable, les força à mordre la poussière dans une défaite cuisante et accablante, la lourde désillusion se faisant un écho de leurs promesses inachevées. Ainsi, tandis qu'ils s'éloignent, tout en se lamentant sur leur échec, c'est l'amertume de leur imprévoyance qui les accompagne dans cette déroute sans gloire.

L'annonce du retrait anticipé des forces de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) du théâtre congolais constitue une illustration manifeste des profondes défaillances structurelles et des dysfonctionnements politiques inhérents aux interventions militaires régionales en Afrique.

Le 13 mars dernier, cette coalition a officialisé la désintégration de son dispositif opérationnel dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), consécutivement à une séquence de revers stratégiques ayant culminé avec la chute de Goma en janvier. Cette insurrection a démontré l'impuissance de la SADC à enrayer une dynamique militaire défavorable, marquée par d'importantes pertes et une incapacité opérationnelle à contrecarrer l'offensive.

Insuffisances stratégiques et désarticulation politique

L'inanition de la mission militaire de la SADC en RDC relève d'un faisceau de carences opérationnelles et de désaccords politico-stratégiques intrinsèques. D'un point de vue militaire, l'incapacité des troupes engagées à tenir le terrain face à l'AFC/M23 réside dans un déficit patent de capacités tactiques et logistiques. La coalition a pâti d'une infériorité manifeste en termes de puissance de feu, de coordination interarmes et de mobilisation rapide des ressources.

Déployées dans une posture d'intervention en appui a la coalition FARDC/FDLR, wazalendo, mercenaires, burundais, les forces de la SADC ont été confrontées à une coalition hétéroclite dépourvue de cohésion interne et en proie à une désorganisation chronique.

Par ailleurs, l'attente de Kinshasa de voir la SADC reproduire la réussite de la Brigade d'intervention de l'ONU (FIB) en 2013 s'est révélée illusoire. L'Afrique du Sud, qui constituait jadis le fer de lance de cette brigade, a vu ses capacités militaires s'éroder, perdant en efficacité face à d'autres puissances régionales plus assertives.

Sur le plan politique, l'intervention s'est rapidement heurtée à une fragmentation des intérêts des États membres de la SADC. La volonté disparate de financement et l'absence d'un consensus clair sur les objectifs stratégiques ont démontré les limites de la coopération régionale en matière de défense. Plus encore, une rivalité larvée s'est installée entre la SADC et l'EAC ainsi que le Processus de Luanda, porté par l'Union africaine et placé sous la houlette du président angolais João Lourenço. Cette absence de synergie a dépourvu l'opération de tout cadre politique cohérent, fragilisant d'autant plus sa prétendue légitimité.

Redéploiements stratégiques et limites du pacte de défense mutuelle

Cette situation met en lumière la fragilité du Pacte de défense mutuelle de la SADC. Conçue comme une coalition de maintien de la paix, l'opération en RDC a finalement revêtu les atours d'une mission contre-insurrectionnelle sans stratégie politique d'accompagnement, la privant ainsi de toute viabilité à long terme. Cette désillusion interroge sur la capacité de la SADC à assurer la sécurité de ses membres et à répondre aux impératifs de stabilité régionale.

Nécessité d'une refonte doctrinale des interventions régionales

L'incapacité récurrente des organisations régionales africaines à structurer des interventions militaires efficaces atteste des limites du principe de subsidiarité promu par l'Union africaine. Si ce paradigme préconise une délégation des opérations aux acteurs les plus proches du conflit, il se heurte en pratique à l'hétérogénéité des intérêts nationaux et à l'absence de vision commune en matière de défense collective.

Dès lors, toute réforme des doctrines d'intervention régionale nécessitera une refonte en profondeur des mécanismes de coordination entre les organisations sous-régionales et l'Union africaine. Sans cette remise en question structurelle, les engagements futurs de la SADC et d'autres organisations régionales demeureront vulnérables aux mêmes carences qui ont précipité l'échec de la mission en RDC.

La déconfiture militaire de la SADC en RDC révèle l'incapacité de l'organisation à apporter une solution durable à la crise persistante dans l'est du pays



Source : https://fr.igihe.com/Deconfiture-militaire-de-la-SADC-en-RDC.html

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