Le mercenariat constitue une pratique prohibée par le droit international, notamment par la Convention internationale contre le recrutement, l'utilisation, le financement et l'instruction de mercenaires, adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies en 1989.
Pourtant, l'engagement de mercenaires persiste dans le conflit à l'Est de la RDC marquée par une crise sécuritaire et humanitaire endémique.
L'arrestation en Roumanie d'Horatiu Potra, un ex-légionnaire à la tête d'une organisation mercenaire, met en lumière l'implication de mercenaires dans les conflits internes de la RDC avec l'inaction de la communauté internationale.
Le mercenariat, une pratique prohibée par le droit international
Le droit international considère le mercenariat comme une menace à la souveraineté des États et à la stabilité internationale. L'article 47 du Protocole additionnel I aux Conventions de Genève de 1949 interdit explicitement l'utilisation de mercenaires dans les conflits armés.
De plus, la Convention de 1989 définit les mercenaires comme des individus recrutés dans le but de participer directement à des hostilités, motivés principalement par un gain personnel. Ces normes visent à réduire l'influence des acteurs non étatiques dans les conflits armés, lesquels alimentent souvent la violence et l'instabilité.
Cependant, ces interdictions restent largement inefficaces en raison de leur faible application. Les États en crise, comme la RDC, contournent ces normes en recrutant des mercenaires sous des appellations différentes, telles que des " conseillers militaires " ou des " forces de sécurité privées ", rendant leur régulation encore plus complexe.
L'implication d'Horatiu Potra dans un contexte de soutien aux autorités congolaises constitue une violation flagrante de ces principes fondamentaux.
L'aggravation de la crise sécuritaire et humanitaire en RDC
La RDC est l'une des nations les plus riches en ressources naturelles au monde, mais aussi l'une des plus instables. L'utilisation de mercenaires, loin de résoudre les problèmes sécuritaires, contribue à leur amplification. Ces derniers, souvent motivés par des intérêts financiers, n'ont aucune allégeance envers les populations locales et opèrent dans un climat d'impunité totale.
Le recrutement de mercenaires pour mener des opérations militaires à l'Est de la RDC a exacerbé les tensions communautaires déjà existantes, entraînant des déplacements massifs de populations et des violations des droits de l'homme, notamment des massacres, des viols et des pillages.
Ces actes aggravent une situation humanitaire déjà catastrophique. En recrutant des mercenaires, les autorités congolaises alimentent un cycle de violence qui rend toute résolution durable du conflit pratiquement impossible.
La perte de crédibilité de la communauté internationale
La communauté internationale, représentée notamment par l'ONU et la MONUSCO (Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC), a échoué à prévenir et à répondre efficacement aux violations massives des droits humains en RDC. Ce silence assourdissant face à l'utilisation de mercenaires par les autorités congolaises met en question la crédibilité des institutions internationales dans la défense des droits humains et le maintien de la paix.
L'inaction des Nations Unies face à ces pratiques illustre un double standard dans la gestion des crises mondiales. Tandis que des interventions rapides sont menées dans certaines régions du monde, les crises en Afrique subsaharienne, telles que celle en RDC, semblent reléguées au second plan. Cette passivité encourage implicitement la poursuite des violations et renforce le sentiment d'abandon des populations affectées.
L'inaction de la communauté internationale, symbolisée par l'échec de la MONUSCO à protéger les civils, représente un manquement grave à ses responsabilités et compromet sa crédibilité.
Tite Gatabazi
Source : https://fr.igihe.com/Le-mercenaire-de-Tshisekedi-arrete-en-Roumanie.html