Cette situation résulte d'un mélange complexe de facteurs historiques, sociopolitiques et économiques, et a des conséquences profondes sur la capacité du pays à résoudre ses problèmes internes. Le terme "démission intellectuelle" utilisé pour décrire cette situation révèle une crise de leadership et de responsabilité qui, selon de nombreux observateurs, rend les problèmes du pays presque insolubles.
La crise des valeurs et la démission intellectuelle en RDC sont des symptômes d'une gouvernance profondément troublée.
Vital Kamerhe en est un des produits. Elle est loin sa fumeuse tournée Amani de septembre 2022 ou il prétendait venir à l'écoute des populations meurtries de l'Est de la RDC. Il n'en a tiré aucune leçon bien au contraire. Décidément la tournée avait d'autres mobiles et intérêts. Surement qu'il lui fallait une bouffée d'oxygène après le séjour en prison et justifier l'argent remis à cette fin.
Le déni de génocide, tel que manifesté par Vital Kamerhe dans sa récente déclaration lors de l'assemblée parlementaire de la francophonie au Canada où il nie toute persécution des tutsi en République Démocratique du Congo (RDC), constitue faute politique et morale lourde.
Cette déclaration ne fait pas que simplifier et falsifier l'histoire douloureuse de la RDC, elle est également partie intégrante d'un problème plus large : le déni systématique de violence ethnique et de génocide.
Kamerhe reprend à son compte les propos de son frère ennemi Justin Bitakwira, sous sanctions de l'Union Européenne pour incitation publique à la violence contre les tutsi. Cette négation de Vital Kamerhe est une tentative de réécrire l'histoire pour servir des agendas politiques spécifiques, ce qui est extrêmement dangereux dans un pays marqué par des divisions profondes.
Depuis les conflits des années 1960, les tutsi congolais, ont été fréquemment ciblés. En niant ces faits, Kamerhe feint d' ignorer l'histoire documentée de violence, les témoignages des victimes, et la souffrance des milliers de déplacés et de réfugiés.
De telles déclarations peuvent nuire aux efforts de coopération régionale pour la stabilité et le développement.
Le déni commence souvent bien avant le génocide lui-même, utilisant la diabolisation et la déshumanisation des victimes pour préparer la société à accepter ou ignorer la violence.
Les acteurs et structures étatiques impliqués dans la persécutions des tutsi congolais nient les atrocités en cours pour maintenir le moral des exécutants et confondre la communauté internationale.
La déclaration de Kamerhe représente un franchissement dangereux et irresponsable dans le discours politique en RDC. Pour les sociétés traumatisées par le génocide et la violence de masse, le déni tel que celui exprimé par Kamerhe ne fait qu'entraver la guérison, la justice, et la réconciliation.
La communauté internationale, ainsi que les leaders régionaux, doivent travailler ensemble pour affronter et démanteler la rhétorique de déni, éduquer sur la vérité historique, et soutenir les processus de justice pour toutes les victimes.
La crédibilité est une valeur fondamentale pour toute personne ou organisation qui souhaite être prise au sérieux et influencer positivement le grand public. Elle repose sur la confiance, l'intégrité et la cohérence des actions et des paroles.
Celle de Vital Kamerhe est compromise par des déclarations partisanes et biaisées, surtout lorsqu'elles sont motivées par des intérêts mercantiles.
Tite Gatabazi
Source : https://fr.igihe.com/Vital-Kamerhe-et-ses-fautes-politiques-et-morales.html